Full text: Période de transition (Première partie)

PÉRIODE DE TRANSITION 
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drilobés ayant les centres sur le prolongement des axes des colonnes, donnent 
aux loges un certain air grandiose, l’effet se trouve très affaibli quand ils 
sont appliqués à des fenêtres isolées, car ils restent comme incomplets. En 
ce cas correspondent mieux les formes en X des ouvertures supérieures. 
En comparant les divers chapiteaux, suivant l’ordre des étages, on re 
trouve certaines différences d’exécution. Ainsi, si dans ceux du bas les feuil 
lages sont bien naturels et grâce à leurs points obscurs se détachent suffisam 
ment, ceux au contraire du dernier étage sont exécutés vaille que vaille et 
manquent même d’une certaine force de dégagement proportionnée^ la hauteur. 
Dans la galerie ouverte centrale est un chapiteau avec têtes sortant du 
milieu des feuillages, motif très souvent répété dans les chapiteaux vénitiens. 
Plusieurs fûts de colonnes sont de marbre grec, provenant sans doute de la 
vieille construction, et d’autres de rouge de Vérone. Les colonnes sont entou 
rées de gorges très grandes, sans doute pour remédier à leur différence de 
hauteur. 
Quant aux autres décorations, je citerai le pompeux bas-relief sur le 
haut de la loggia médiane, dans lequel les grands génies tenant les écussons 
Foscari sont modelés d’une manière conventionnelle, comme le sont d’ailleurs 
ceux du tympan de la grandiose porte de la cour, disposés également d’une 
façon peu gracieuse ; toutefois les têtes et les extrémités sont assez bien mo 
delées ; on remarque sur ce dernier bas-relief un essai de perspective, mais 
peu élégant. 
On voit un exemple assez bon de compositions semblables dans un pa 
lais de la place S. Maria Formosa, aujourd’hui propriété Contin (v. fig. jy). 
La vaste cour de la Cà Foscari est entourée de deux côtés d’une haute 
muraille couronnée de crénelures (v. fig. 38) construite en matériaux de briques 
(moins les arcs des créneaux et les petits ronds quadrilobés) qui rappellent 
les décorations congénères de l’art soi-disant arabe. De type égal quoique 
postérieurs et un peu plus riches et plus nettement sculptés sont les créneaux 
que l’on aperçoit encastrés dans le mur d’un édifice situé sur le Quai des 
Esclavons, qui sert aujourd’ hui de dépôt pour les subsistances militaires (v. 
fig. 39). La forme du frontispice, compris entre les crénelures, rappelle le con 
tour de celles à petites coquilles de la petite cour autrefois des Amadi à 
Sainte-Marie-des-Miracles (v. fig. 40). 
Le palais Foscari, tant par la structure, que par un bon nombre de ses 
détails, semble surtout un produit de l’art local. Dans la façade principale, 
en dehors des champs renfermant les diverses ouvertures du premier étage, 
manquent les revêtements en plaques de marbre et, suivant l’usage fréquent 
alors, les murailles étaient à l’origine dépourvues de crépi. 
Le barbouillage rougeâtre a été donné légèrement sur les parties de la
	        
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