Full text: Période de transition (Première partie)

PÉRIODE DE TRANSITION 
Dans l’étage du milieu, les proportions des arcs sont plutôt faibles par rap 
port à la hauteur des colonnes. Cet édifice mérite par ailleurs d 1 être étudié, 
car la corniche inférieure non moins que les balcons et les chapiteaux ac 
cusent désormais une tendance modificatrice. La période de transition est 
encore plus sensible dans le cimier, avec vase et figurine, sur le sommet de 
T arc à contrecourbes sur la porte du quai ( T ). 
Si, au point de vue architectonique, l’étroite façade du palais Contarini- 
Fasan ( 2 ), sur le Grand Canal à S. Moisè, paraît presque insignifiante, elle 
n’en mérite pas moins cependant d’être étudiée en détail (v. P. I, PI. 10, fig. 2). 
Les arcs, non trilobés, des différentes ouvertures sont quelque peu rehaus 
sés, et aux extrémités de la baie retombent sur des demi-colonnes accompa 
gnées de pieds-droits. Les obliques à gorge des parties arquées sont décorés 
de riches feuillages ; luxuriant est le développement de la partie végétale 
dans les chapiteaux et dans les cimiers sur les sommets des arcs infléchis. 
Toutefois les travaux qui attirent le plus l’attention sont les balcons 
divisés, proportionnés, profilés et ornés, merveilleusement. Mais pour donner 
une idée exacte de ces parties, nous avons cru devoir en offrir la reproduction. 
Si les jours à girandole des parapets rappellent jusqu’à un certain point 
les tracés gothiques, les détails ornementaux au contraire suivent les types 
usités à Venise dans les derniers temps du style ogival. Les proportions, les 
formes et les modules, les ornements des modillons, des montants et des ci 
maises et le mouvement flexible des végétaux dans les petits pilastres contreforts, 
portant tous à l’origine des bustes, montrent non seulement le grand mérite 
des artistes du temps, mais trahissent encore dans la composition décorative 
l’influence réformatrice de la Renaissance. 
De certaines ressemblances qu’on remarque entre les ornements et au 
tres détails de cet édifice et le Chœur en marbre (transept) de S. te Marie des 
Frari, achevé en 1475, on peut conclure que cette date n’est pas de beaucoup 
postérieure à l’exécution de ces superbes balcons. 
Sur le haut de la façade s’ étend une corniche bien saillante, supportée 
par des têtes de lions. Sa partie inférieure, c’est-à-dire la gouttière, est ornée 
de cette espèce de petits modillons si usités à l’époque de transition et qui 
vus de loin ont l’air de dentelles, tandis que la partie supérieure, formée d’une 
cimaise à gouttière, est parfaitement du type employé par les maîtres de la 
Renaissance vers la fin du siècle. Ce complètement, qui donne à douter s’il 
a été dessiné par le même architecte que les autres parties de la façade, sert 
toutefois à indiquer le temps où cette construction a été terminée. 
Dans le palais Contarini-Seriman près les Jésuites (paroisse des SS. Apô 
tres), si l’esprit de la Renaissance ne s’accuse pas encore par des variantes orga- 
( 1! ) Texte It., p. 34. 
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