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PREMIÈRE PARTIE
predicta jetóla sotto pena di ducati C doro sen%a altro ostachulo et exception de sao
proprij beni da esser scossi dai signori proveditori al Sal e sovra Rialto (').
Relativement au ponctuel accomplissement de cette nouvelle promesse,
je ne sais rien de positif; je suis sûr d’ailleurs que le délai fut prorogé, vrai
semblablement à cause de la mort de Giovanni Bono,
Le Portail de la Carta (v. P. I. pl. 13) par la distribution de ses masses,
au point de vue architectonico-décoratif et par l’analogie d’impression a
d’excellents titres de parenté avec le somptueux portail de l’église de S. Fran
cesco délia Scala à Ancône (v. P. I. pl. 12. fig. 2) élevée, dit-on, de 1451 à
1459 par Giorgio Orsini dit de Sebenico ( 2 ).
Relativement aux masses et aux lignes principales, ce qui frappe surtout
dans le grand Portail du Palais Ducal, c’ est le riche frontispice de type nette
ment vénitien, dont l’arc infléchi, rehaussé aux points de raccordement, produit
grâce au mouvement combiné des courbes renversées et des droites, le plus
grand effet décoratif ( 3 ). Effet ici merveilleusement opposé à la grandiose sim
plicité de l’arc aigu employé au contraire dans la grande fenêtre comme élé
ment architectonico-constructif. Toutefois la disposition des extrémités de ce
frontispice ne se combine guère heureusement avec l’arc inscrit.
Les grands piliers latéraux (qui saillant davantage, au milieu d’une telle
profusion de décorations, auraient mieux animé l’ensemble architectonique)
sont bien divisés et reliés aux récurrences de la partie médiane qu’ils entourent.
Celle-ci manque aujourd’hui d’une gradation plus tranchée dans la hauteur
de ses principales divisions, défaut qu’on ne doit pas cependant imputer aux
Bono, car il est dû au niveau du pavé actuel qui, comme je l’ai déjà fait
observer, a été élevé de o m. 40, au-dessus de l’ancien, masquant ainsi même
les plinthes latérales ( 4 ).
Dans la triple baie, les colonnettes à spirales supportant les arceaux
infléchis quelque peu aplatis de la masse ajourée, manquent, relativement à la
fenêtre, d’un plus grand développement de hauteur des fûts, et c’est pourquoi
cette partie n’a pas l’élégance de proportions qui ressort au contraire de l’en
semble de l’œuvre.
Ce défaut qu’ on remarque encore çà et là dans les parties congénères
de nos autres édifices (et je l’ai déjà dit, spécialement sur divers parapets
des rangées de fenêtres) a toute l’apparence d’avoir été emprunté à la période
antérieure au style ogival. Toutefois dans le Portail de la Carta il est évident
que ceci dépend de ce que l’architecture a été sacrifiée à la grande décoration
ou, pour mieux dire, à la sculpture.
En étudiant le plan (v. fig. 52) et le profil de la partie inférieure (v. fig. /y)
on devine clairement la recherche du mouvement et la préoccupation de varier
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