go
PREMIÈRE PARTIE
( 1 2 ) Texte It., p. 39.
d’un siècle s’y trouvaient et étaient admirés et excitaient l’envie des amateurs
i quatuor pueris de Ravenna Lapideis qui sunt taglati Ravenne in Santo Vitale ( 1 ).
Antique bas-relief en marbre de Paros avec quatre jolis amours portant
les attributs de Saturne, lesquels divisés en deux fragments furent, après 1532,
placés dans l’Église de Sainte-Marie-des Miracles et en 1811 transportés au
Musée Archéologique du Palais Ducal.
Les Bono, par cet exemple de faste décoratif dominant l’architecture,
(faste parfaitement en harmonie avec la recherche du luxe alors si prisée des
Vénitiens), durent incontestablement exercer, et pendant un certain temps, une
grande influence sur le goût artistique local, contrebalançant ainsi dès lors
l’influence simplificatrice de l’architecture classique.
L’ensemble de la masse qui sert de cimier à cet édifice semble aujourd’hui
un peu lourd, mais à l’origine (comme on le voit par le contrat relatif à ce
travail et par le tableau cité plus haut de Gentile Bellini) cette partie termi
nale n’était pas comme aujourd’hui adossée à un mur et par conséquent, grâce à
1’ amincissement apparent de toutes les choses qui sont dans l’espace, ce défaut
ne pouvait sé produire alors.
La figure du haut, c’est-à-dire la Justice, à laquelle servent de trône,
deux lions symboliques, est pleine de dignité, élégamment proportionnée et
même sous le rapport de l’exécution est une des plus remarquables sculptures
de ce monument. Elle a été mise en place en 1441 ( 2 ).
Energiquement expressive est la tête de Saint Marc dans le rond à co
quille, exécutée (comme la main, du reste) d’une manière plus nette et plus
réaliste. Parmi les trois anges qui soutiennent le susdit médaillon avec l’Évan
géliste, les deux latéraux sont surtout du remplissage destiné aux exigences
de l’espace. Celui du haut est un bon morceau de sculpture. Sous les riches
baldaquins des niches supérieures faiblement creusées des piliers, sont les images
représentant la Charité et la Prudence. Leurs proportions sont suffisamment
bonnes, mais la première est trop embarrassée dans la pose et enveloppée
d’un manteau mal dessiné. Dans les deux, les vêtements trop amples ont des
plis tendant çà et là à l’exagération et manquent par là même d’élégance dans
l’ensemble. La tête de la Prudence est bien faite et de type plutôt viril. Les
extrémités de ces figures, non toujours réussies comme mouvement, sont mo
delées grassement et sans accent anatomique, en particulier dans les jointures.
Comme je l’ai fait remarquer, ces statues ont beaucoup d’analogies avec
l’Ange Gabriel sur l’angle extérieur de la loggia contiguë, et dans l’ensemble
accusent un maniérisme peut-être empreint sur quelque vieux prototype.
Les statues de la Tempérance et de la Force (v. P. I. pl. 14), dans les
niches plus basses, sont meilleures sous tout rapport. Les poses sont plus élé-