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SECONDE PARTIE
question de la paternité architectonique de ce monument, toujours dans les
limites déterminées par Sansovino.
Il pourrait au contraire se faire que, après la mort de Moro, le peu qui
restât à disposer, ait été confié à Sebastiano de Lugano; de là peut-être les
bruits qui, altérés, ont donné naissance au doute ci-dessus.
Le 14 Août 1498, le Chapitre de la Scuola grande de S. Jean l’Évan
géliste délibérait per ornamento et Comodo della Scola et ha honor et Gloria
della Santissima Croce far de presente una Scala de Piera in doi Rami sopra il teren
Vacuo de quelli da Cha Zane che è a ludi la Scola predetta sia La larghezza
con tutti i Muri pie otto et un quarto a squara per far dita scala con la sua
accesa e descesa comoda, et ben aifada, et con el patto al mey&o della scala che risponde
in Sali a et altri patti per i Rami della Scala e come melgio più comodamente et in
quella forma et altera et con quelli ornamenti U parera alla Scuola predicta ( T ). Et
par suite de cette délibération et des démarches déjà entamées les frères Fran
cesco et Gerolamo Zane cédaient une portion de leur jardin et deux maison
nettes ( 2 ).
Par ce qui a été dit du type de cet escalier, de ses dimensions et autres
détails, il est bien logique de supposer que, lorsque 1’ on faisait cet accord, il
existait déjà un projet en règle et très vraisemblablement un modèle tracé par
le maître auquel on confia depuis P exécution des travaux, comme cela, du reste,
se pratiquait d’ordinaire.
C’ était P habitude dans nos anciennes Confréries d’admettre comme mem
bres tous les maîtres ou artistes qui exécutaient ou entreprenaient des travaux
d’importance dans les édifices possédés par ces associations et partant, com
me 1’ a écrit avec raison l’illustre chev. Urbani, le nom de 1’ auteur de cette
œuvre devrait se retrouver sur les registres des confrères. En effet, il y a cinq
ou six ans, en parcourant les Mariegole (registres matricules) de cette Confrérie,
j’ai pu retrouver une note où il est dit que, le 3 Mai 1498, maître moro de martin
murer fut inscrit parmi les confrères et sans payer la taxe prescrite de benen-
trada ( 3 ), juste à 1’ époque où, pour avoir plus d’argent, on multipliait les
admissions.
La date qui coïncide parfaitement avec le projet de cette œuvre, l’exem
ption de la taxe qui devait certainement être compensée par quelque travail,
et de plus les caractéristiques mêmes de 1’ escalier, me firent penser de suite
à Mauro Coducci, qualifié du titre de murer, qu’ on donnait assez souvent aux
architectes ou constructeurs même n’ exerçant pas la profession de maçon
comme on 1’ entend ordinairement.
Et il me semble que je ne dois guère plus me préoccuper de l’indication
(‘ 2 3 ) Texte It., p. 181.