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SECONDE PARTIE
Temanza disait en parlant de l’architecte de la Scuola de S. Marc et de
l’Eglise de S. Zacharie: «Et pourquoi pas ne pas lui attribuer aussi la Cha-
» pelle du Sauveur dans l’Eglise de la Carità, laquelle du temps de Sansovino
» s’appelait la Chapelle du Joaillier, riche de marbres, porphyres, et serpentins
» suivant l’usage d’alors ? (*) »
Marcantonio Michiel écrivait encore à propos de cette Chapelle avant
Sansovino ( 2 ) : « La Chapelle à main gauche entre le transept et le maître-autel
très orné de pierres fut faite par Domenico di Piero joaillier et antiquaire
distingué l’an.... à Mastro La statue du Christ en bronze sur l’autel était
de la main.... de.... ».
Ce qui faisait dire à G. Frizzoni: « Sans l’affirmer on pourrait croire que
» la statue en bronze rappelée ici est celle qui est allée dernièrement enrichir
» le Musée Poldi-Pezzoli à Milan. Sur le Catalogue de la Fondation artistique
» Poldi-PexxpH, sous la rubrique bronzes au n. 42, est enregistré tout simplement
» ce Christ ressuscité, œuvre vénitienne du XV e siècle. Il est représenté debout
» aux trois quarts de la grandeur naturelle, bénissant. Le type est vénitien
» absolument, vraisemblablement de 1500 environ, rappelant d’une certaine
» manière la coïncidence avec les figures de Christ tant de fois peintes par
» Basaiti. »
Domenico di Piero laissa en mourant à la chapelle « ci-dessus appelée
» par antonomase la riche, une fondation d’une messe quotidienne par testa-
» ment du 11 Septembre 1496 (Tassini op. cit.) » ( 3 ). t
Cette Chapelle terminée en 1498 ( 4 ) a été démolie en 1807 et les fragments
en ont été dispersés comme tant d’autres œuvres importantes qui décoraient
l’intérieur de cette Église aujourd’hui Académie des Beaux-Arts.
Je rappellerai en passant que cette même année 1489 Domenico di Piero
payait aux procurateurs de la Basilique de S. Marc certaines plaques de marbre
reçues quelque temps auparavant pour la façade de sa maison. Il semble que
maître Giacomo tailleur de pierres, frère des maîtres Antonio et Domenico
cités précédemment, mit aussi la main à cette construction ( 5 ).
Mais si les dévastations qui ont eu lieu dans notre siècle ne me permet
tent pas de relever ce qu’ il y a de vrai dans la susdite conjecture de Temanza
relativement à la riche Chapelle érigée par Domenico di Pietro, je crois au
contraire pouvoir dire quelque chose d’une autre œuvre grandiose qui existait
autrefois dans la même Eglise: le monument des Doges Marco et Agostino
Barbarigo, également renversé, mais dont il reste encore quelques fragments de
sculpture et en outre la gravure faite en 1692 par sœur Isabella Piccini (y. fin. 70).
Et c’ est précisément dans cette gravure que P amateur peut pour ainsi
dire en résumé retrouver tous les éléments architectonico-décoratifs caractéris
ai 2 3 4 r. ) q ex te It., p. 183 et 184.