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SECONDE PARTIE
val ouvertes dans les angles de plusieurs de nos principaux édifices et quoique
ce système se prête difficilement à de bonnes correspondances d’aplomb avec
les ouvertures des autres étages, il n’ en fut pas moins cependant quelquefois
employé par les architectes de la Renaissance, lesquels y ajoutèrent encore
autour de l’angle des balcons qui donnent à ces constructions un mouvement
démesurément gai et pittoresque (v. fig. 77J.
A propos de nos balcons je crois que c’est ici le lieu de rappeler, outre
les parapets avec petits pilastres, avec colonnettes ou avec les typiques balu
strades à double ventre aux profils alors si délicatement infléchis, outre les
parapets à disques de marbre et à jours géométriques, je crois, dis-je, utile de
rappeler ceux avec différentes et libres compositions de feuillages, vases, tar
gettes, amours et autres figurines, et autres ornements et caprices diversement
combinés; dans lesquels se traduisait si largement le concept joyeux et fécond
de tant de maîtres ornemanistes du temps. Mais malheureusement de tout ceci
nous n’avons plus que des restes qui ont échappé comme par miracle, aux
recherches si avisées des marchands d’antiquités, ou ont trouvé asile dans
quelques collections particulières.
On peut voir, du reste, un modèle assez bon de ce type de décorations
dans les fragments du XVI e siècle (‘) enchâssés dans le nouveau balcon d’une
maison au Rio Terrà S. Leonardo (v. fig. 78).
A quelle époque le palais Corner-Spinelli fut-il commencé, on ne le sait;
mais relativement à 1’ emploi, au développement graduel ou perfectionnement
de certaines formes architectoniques et aux caractères des détails, je crois que,
s’il n’ est pas le premier, il est 1’ un des plus anciens de nos palais de la
Renaissance.
En 1542 Michèle Sanmicheli y faisait des restaurations à l’intérieur et
Giorgio Vasari y peignit 9 tableaux dans un plafond.
Palais Lorédan ou Vendramin-Calergi ( 2 ) sur le Grand Canal à S. Mar-
cuola (v. PL a 16). D’ après les papiers de famille visités par G. A. Selva ( 3 ),
c’ est dès 1481 que Andrea Lorédan, le grand protecteur du monastère de
S. Michel en l’Ile, ordonnait l’érection de ce grandiose palais.
Mais plusieurs années durent certainement s’écouler avant que, tout étant
prêt, la construction commençât à sortir des fondations, car en 1500 ou quel
ques années plus tôt, quand Giacomo de’ Barbari (?) dessinait le panorama de
Venise, rien de nouveau ne se voyait encore. Il est d’ailleurs très probable
qu’ une grande partie des matériaux nécessaires était alors toute préparée, car,
en 1509, comme le raconte Priuli dans ses Diarii ( 4 ), le palais était déjà construit.
L? édifice reçut plus tard des agrandissements ou additions et de ce nombre
p 23 *) Texte It., p. 186 et 187.