LA RENAISSANCE.
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L’ entablement ( ! ) qui court tangent à 1’ archivolte ressortant comme les
autres sur les pilastres qui encadrent la façade principale, est par la disposition
des modillons un peu grêle.
Meilleur dans sa simplicité est le sur-ornement du couronnement.
Le profil de la corniche médiane rappelle un peu les Chapelles de l’Église
de S. Roch, construites par Bartolomeo Bon bergamasque, architecte qui aida
peut-être Moro dans plusieurs autres travaux.
Hardie et bien profilée est la grande console à cartouches qui soutient le
balcon recourbé sur lequel est la Vierge assise sur un trône avec l’enfant Jésus;
devant cette image, aux fêtes de la Sen%a (Ascension), quand sonnent les heures
du jour, sortant et rentrant par les petites portes latérales, défilent et s’incli
nent les statuettes de 1’ ange et des trois Mages groupées par les Rainieri.
Les deux corps plus bas qui flanquent très bien la tour (moins les parties
en retrait sur les petites terrasses ajoutées en 1755) furent élevés de 1500 à 1506;
et ne pouvaient par conséquent figurer sur la vue de Giacomo de’ Barbari
(v. fig. 80).
Me voici arrivé aux dernières années de la vie si bien remplie de Mauro
Codussi ou Coducci; il mourut à Venise en Avril 1504 sans avoir fait de testa
ment et par conséquent surpris probablement par la maladie ( 2 ).
Je n’ai pu recueillir aucune indication sur Martino son père ; je dois citer
toutefois un maître tailleur de pierres de ce nom qui à partir de 1458 travailla
quelques années à S. Zacharie, mais on ne connaît ni sa famille, ni le lieu de
son origine.
J’ignore également l’année de la naissance de Moro; mais étant donné
que lui fut confiée en 1469 la construction d’un édifice aussi important que
devait être l’Église de S. Michel en Elle, on peut, ce me semble, admettre
approximativement qu’ il ne pouvait pas avoir alors moins de vingt ou trente
ans et par conséquent je le crois né avant 1445.
De sa femme Tonola ou Antoniola il eut deux fils, nés eux aussi dans la
Vallée Brembana, Commune de Lenna (au delà de la Gogia) dans la terre de
Labour; à savoir Domenico qui sur les derniers papiers figure comme mar
chand de draps et avait épousé Franceschina, et Santino marié à Orsina, qui
sans doute commença par exercer la profession de son père ( 3 ).
Peu de temps avant sa mort Moro épousait en secondes noces une certaine
Maria demeurant à Venise à S. Procolo, dont j’ai retrouvé la trace dans une
procuration donnée par elle le 9 Juin 1506 relativement à un litige auquel se
rapporte aussi, à mon avis, un Acte analogue passé sept jours après, (devant
le même notaire) par le susdit Domenico Codussi.
( 123 ) Texte It. p. 190.