Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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ronnement (qui a en élévation les 2/9 de sa largeur) il est dans Eensemble à la 
hauteur de tout l’édifice comme 1 est à 3. 
On peut donc conclure de tout ceci que l’architecte, auteur du plan, avait 
pleine connaissance des monuments anciens et que, quoique lié sur certains points 
par l’adaptation de vieux matériaux, il sut néanmoins résoudre en général le 
thème proposé d’une manière satisfaisante par rapport au désir de celui qui 
avait commandé cette œuvre, laquelle, tout en étant destinée à un édifice surtout 
militaire, devait encore exprimer la magnificence de la République. Avec cette 
impression favorable constraste grandement toutefois l’etfet produit par les ana 
lyses des détails architectoniques et en particulier par la sévérité des abaques 
sur les chapiteaux des pieds-droits, par la pesanteur des principales membrures 
du fronton et par l’ignorance ou absence de goût esthétique dans la répétition 
des ornements et par conséquent dans le choix des profils. La forme des bases 
des colonnes est quelque chose d’hybride, et ne se distingue pas de certaines 
productions des périodes antérieures (v. fig. j). Etranges et pauvres sont encore 
les profils des cimaises des piédestaux ornées de dentelles et qui par cela même 
rappellent le socle-stylobate du portail des Ss. Jean-et-Paul ; mesquines égale 
ment les bases des mêmes piédestaux, et dans toute cette œuvre, spécialement 
dans les demi-ronds et dans les bâtons, 1’ ornement à feuillages ou encore à 
ovules entiers n’ est pas toujours bien appliqué et exécuté avec creux suffisant. 
Quant à la combinaison des modénatures la meilleure partie est l’enta 
blement dans lequel toutefois les modillons placés diagonalement aux angles 
(ce qu’on retrouve d’ailleurs dans 1’Arco Foscari du Palais Ducal) rappellent 
une particularité très en vogue dans la période ogivale. L’ornement de Vonde 
ou gorge de la corniche, à feuilles relevées avec revers, a également des rap 
ports avec une foule de nos travaux de la période de transition, ainsi par exemple 
avec la porte de la Madonna dell’Orto (V. P. I, pl. 25) et avec la gouttière 
de l’entablement de celle des Ss. Jean-et-Paul ( V. P. I, pl. 26, fig. 1 et fig. 8j 
et 86 du texte); et dans cette dernière l’ornementation des boudins à feuilles 
de chêne a en outre des analogies de ciseau avec les décorations des lourds 
demi-ronds de l’attique et du frontispice de l’entrée de l’Arsenal. Les portes de 
ces deux Eglises passent, du reste, pour être postérieures de quelques années. 
Les chapiteaux des pilastres par leurs ornements rappellent des travaux 
congénères de la première Renaissance toscane et même par les volutes cen 
trales semblent dériver des corinthiens de Brunelleschi; ils ont également une 
parenté avec ceux du monument Foscari aux Frarî ( v. P. 1, pl. 16 ) et par la 
sculpture ou forme des lobes des feuillages ressemblent à certains des Cha 
pelles presbytérales de la nouvelle Eglise de S. Zacharie. 
La principale sculpture décorative de la porte de 1’ Arsenal est le lion 
ailé de 1’ attique.
	        
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