Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
Et toscans sont en outre les ciseaux qui sculptèrent la plupart des faibles 
décorations de l’autel (analogues à celles du monument de Barbara Manfredi 
dans l’Église de S. Biagio à Forli, exécuté par Francesco di Simone de Flo 
rence) et les feuillages secs à lobes lancéolés tant dans la clef de voûte de l’arc 
que dans les classiques chapiteaux des pilastres (de pierre noire) à cannelures 
de l’entrée (v.fig. 112). 
Florentine la belle guirlande du devant de l’archivolte, mais non celle 
de l’intrados ressemblant à celles des petites Chapelles sur les côtés du presby 
terium : et même je crois probable l’intervention de l’un des maîtres lombards 
demeurant alors à Venise et peut-être de Taddeo qui, avec ses compagnons 
Baldassare et Gaspare, exécuta des ornements identiques pour la porte de l’Eglise 
de S. Dominique à Récanati. Et, à mon avis, celui qui dirigea les travaux de 
cette Chapelle dut également recourir à quelque tailleur de pierres établi parmi 
nous. 
Quant aux décorations en terre cuite peinte et vernissée qui furent appli 
quées à la voûte à voile pour ne pas dire à la façon des Dalla Robbia, comme 
l’a fait Selvatico, il est bien plus juste de les attribuer directement à l’atelier 
des Délia Robbia. 
Relativement enfin aux maîtres toscans qui pourraient avoir pris part aux 
travaux de cette Chapelle ('), je citerai un certain Giovanni, fils de Bartolomeo 
de Florence, tailleur de pierres qui en 1473 habitait dans le quartier de S. Luc 
à Venise ( 2 ), juste au moment où était exécuté ou déjà terminé le prolongement 
de l’Église de S. Giobbe. 
Un autre travail qui, à mes yeux, offre ce qu’on appelle la physionomie 
toscane, c’est l’élégant monument pensile de Noble Federico Corner (dont le 
nom se trouve lié d’une manière spéciale à celui des citoyens qui se distin 
guèrent le plus dans la guerre de Chioggia contre les Génois), érigé à sa mé 
moire par ses neveux dans la Chapelle construite aux Frari par son fils Gio 
vanni dans la première moitié du XV e siècle et conformément aux testaments 
faits par le père dans les années 1378 et 1382 ( 3 ). 
Ce monument [v.fig. 114) qu’on voit aujourd’hui au-dessus de la porte 
ogivale qui du transept de V Église conduit dans 1’ oratoire dédié à S. Marc, 
était sans doute déjà exécuté en 1474 lorsque Bartolomeo Vivarini achevait de 
peindre les compartiments du gracieux triptyque qui ornait autrefois si riche 
ment l’autel de cette Chapelle (remarquable encore par d’autres souvenirs ar 
tistiques) et qui, déplacé, a été, lui aussi, fixé en haut sur les murailles de 
1’ Église ( 4 ). 
F, Sansovino, à propos des tombeaux les plus importants de ce Temple, 
écrivait que « l’Ange dans la chapelle de S. Marc était de la main de Jacomo 
(1 2 3 4) Texte It., p. 199 et 200.
	        
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