LA RENAISSANCE.
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Padovano f 1 ) ». Artiste tout à fait inconnu et que je ne crois pas pouvoir iden
tifier avec maître Giacomo di Filippo, orfèvre distingué de Padoue qui tra
vailla encore pour plusieurs Églises de Venise, mais ni là ni ailleurs comme
sculpteur.
Et je crois plutôt qu’il s’agit d’un sculpteur toscan demeurant à Padoue,
et ceci me paraît plus probable, étant donné les analogies que je retrouve entre
cette belle statue et un très remarquable groupe en terre cuite, toscan, repré
sentant la Vierge assise avec l’Enfant, existant dans un dépôt de l’Église de
Sainte-Justine à Padoue.
La forme d’ensemble de ce monument a été souvent reproduite dans des
travaux moins importants, reliquaires et petits autels pensiles dans les Églises
et sur la voie publique, et sous cette dernière forme elle a été à Venise sou
vent employée à 1’ extérieur des habitations comme marque de propriété de
certaines confréries. Ainsi (pour n’en citer qu’un exemple) dans les maisons
jadis des Cavazza aux Jésuites, reconstruites dans les dernières années du
XV e siècle par la Confrérie de la Charité ( 2 ), et dans celle des Tomasi à la
Merceria reconstruites de 1492 à 1494 par la Confrérie de la Miséricorde, et
dont le petit autel pensile (v.fig. 115), lui aussi, peint et doré à 1’ origine, fut
exécuté par un certain Marco Pirfeto ( 3 ), sculpteur médiocre, qui a ici 1’ em
preinte lombarde et qui descendait peut-être de la famille de ce Perfetto di
Giovanni, lequel en 1411 faisait de la sculpture avec maître Albizo di Pietro à
Santa Maria del Fiore de Florence.
Mais sans aucun doute bien plus considérable devait être le tabernacle
ou capitello (vendu à l’étranger) que le célèbre sculpteur Gianmaria de Padoue
demeurant à Venise à S. Barnaba, sculptait en 1522 pour les maisons du Pont
des Ferali, rebâties par la susdite Confrérie de la Charité sur le terrain que
Paolo da Monte, graveur sur métaux, avait, en mourant, laissé à cette asso
ciation ( 4 ).
Reprenant le fil de mon travail, je dois également citer comme un pro
duit de l’art toscan (c’est-à-dire de quelqu’un des maîtres qui travaillèrent à
Padoue avec Donatello) le fin bas-relief en marbre représentant la Madone avec
FEnfant qui tient de ses petites mains un petit oiseau [v.fig, 116), qui se trouve
dans la rue à côté de l’Église de la Pietà. Motif excessivement gracieux, répété
tiès fréquemment et même en plastique et dont le Musée Civique possède une
reproduction plus grande en pâte de papier avec traces de polychromie ( 5 ).
La Chapelle des Grimani à S. Giobbe était originairement dédiée à S. Luc
et ce n’est qu’en 1539 qu’elle fut cédée à Pietro Grimani qui fit enfoncer dans
l’arc la clef de voûte portant ses armoiries et qui en 1553 fut enterré en ce
lieu.
(12 3 4 5) Texte It., p. 200 et 201.