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SECONDE PARTIE
des Miracles, ou même qu’ il appartînt à Fiorini, je ne puis le dire, n’ ayant
aucune indication à ce sujet (‘).
Parmi les divers matériaux remis par notre Académie des Beaux-Arts
pour les susdites restaurations du pavé de S. Marie-des-Miracles, se trouvaient
deux carrés de marbre enfermés dans des corniches de pierre istrienne d’égale
dimension (o m. 525 X o m. 51 ) qui, débarrassés de la chaux et de la saleté
qui les masquaient, offrirent deux importants bas-reliefs évidemment sculptés
au XVI e siècle ( v. PI, 34 fig. 3 et 5 ).
La corniche dans laquelle est enchâssée la Madone avec 1’ Enfant, dont
le mouvement gracieux rappelle la pala de la famille Pesaro aux Frari peinte
par le Titien, porte dans l’encadrement l’inscription ave maria gratia plena —
SALVE REGINA MISERICORDIÆ.
Dans la corniche de 1’ autre bas-relief représentant le Christ sortant du
tombeau on lit : in manvs tvas domine — comendo spiritvm mevm.
Etant donné le mérite de ces sculptures et le dépôt dont elles avaient
été tirées en dernier lieu, je recherchai aussitôt leur provenance originale, et
j’ appris en effet par le Guide de Moschim que, parmi les différentes choses
recueillies dans l’Eglise et le couvent des Servîtes et confiées à la garde de
l’Académie des Beaux-Arts, il y avait précisément « deux bas-reliefs eu marbre,
» chacun avec l’inscription D. P. L. qu’ on ne pouvait expliquer. Ce sont des
» œuvres de la bonne époque. L’un représente N. D. avec 1’ Enfant, 1’ autre
»un Christ sortant du tombeau: demi-figures ( 2 ) ».
Dans les Inscriptions de S. Marie des Servîtes Cicogna rapporte l’épigraphe
qui suit : lvcas • lombardvs • sebastiani • filivs • et . maria • eivs • vxor •
PASQVALINVS * LVCAE * FILIVS . FECIT ' FIERI ' PRO ' SE * VXORE ' SVA * HEREDIBVSQ '
et • svccessoribvs • svis • anno • domini . mdxxxix. Et, à propos de cette indica
tion, Cicogna ajoute plus loin: «Je vois par un manuscrit du siècle dernier
» que dans le cloître, sur une colonne, était une image très bien travaillée du
» Christ, Ecce Homo, en relief dans un cadre de pierre. Sur le cadre étaient les
» sigles 1. h. s.; dans la corniche du cadre: in manvs tvas domine; sous la
» figure de la corniche comendo spiritvm mevm et plus bas les mots p. l. f. f.
» hoc opvs m. d. xxxix ( et un chiffre surmonté d’une étoile placée entre le d
» et xxxix); or ces sigles signifient pasqvalinvs lombardvs fecit fieri et ceci
» correspond à la sépulture du dessous ( 3 ) ».
Le manuscrit ne parle pas de l’autre bas-relief exécuté par le même ciseau
et semblable quant aux dimensions et à l’encadrement ; toutefois il ressort
clairement de la première inscription que là aussi fut enterrée Maria, femme
de Luca Lombardo, et Pasquale ne pouvait placer dans un endroit plus appro
prié l’image qui devait lui rappeler sa mère.
(' 2 3 ) Texte It., p. 220 e 221.