LA RENAISSANCE. 185
tendance à la maigreur des proportions dans les pilastres de différentes fe
nêtres (*).
Plus cousidérable qu’ à S. Jean-l’Evangéliste fut dans cet édifice le nombre
des maîtres employés à la partie ornementale, comme on peut s’ en convaincre
par l’examen des différents détails; mais on y retrouve encore le ciseau qui
sculpta le contour de 1’ entrée dé la susdite cour et qui en outre exécuta une
partie des ornements de la Chapelle que firent élever les Gussoni eux-mêmes
à S. Lio (v. PI. 73 fig. 2). Et il est très probable que, lorsqu’ on confiait à
Pietro Lombardo ce dernier travail, il n’ avait pas encore mis la dernière main
au Sanctuaire des Miracles et à 1’ Eglise de S. André de la Chartreuse et que
pour cette raison il chargea de la partie décorative de cette Chapelle Giovanni
Buora qu’ il eut pour travailler avec lui à S. Giobbe et qu’ il s’adjoignait
précisément alors pour les travaux de la Scuola de S. Marc.
Comme on le voit par la série des documents que j’ ai publiés, le 16 A-
vril 1485 étant Incorso linfortuno adverso et inopinado chaxo de leniendio seguido
la notte delà Zuoba santa prosima passada delà glorioxa schuola del Vangelista messer
S. marco ( 2 ), la Seigneurie décidait que pour restauration et fabrique de la Schuola
susdite seraient donnés pendant 2 ans 100 ducats par mois, ouvrant de plus à
cette confrérie un crédit de 2000 autres ducats.
L’état, du reste, où l’incendie avait réduit cet édifice, rendant impos
sible une simple restauration, on songea à une complète reconstruction en
s’ avançant davantage sur la place du couvent voisin des Dominicains.
En Août 1487 les préposés à la construction passaient contrat avec Gre-
gorio di Antonio de Padoue, maître maçon et charpentier ( 3 ), pour tous les
nouveaux travaux de maçonnerie. Le 13 Janvier de l’année suivante, on ordon
nait à ce maître de faire les fondations des deux files de colonnes qui devaient
partager la salle inférieure et supporter le plancher, et deux mois après des
marchés étaient passés avec les maîtres charpentiers Giovanni Candi fils de
Candi et Marino di Doimo pour les travaux de charpente, poutres, consoles,
corniches, boiseries, etc., nécessaires pour le plancher et le toit du corps prin
cipal, et qui en février 1489 étaient presque entièrement terminés et en place.
Parmi les autres charpentiers figure encore un Bartolomeo florentin qui
était déjà au service de la confrérie en 1482 ( 4 ).
Le 12 Juin 1488, maître Gregorio susdit, et Damiano di Niccolè son
compagnon s’engageaient à exécuter tous les travaux de Charpente de l’aile
destinée à l’Albergo, en remaniant et remettant en œuvre les travaisons épar
gnées par l’incendie, et construisant en outre un escalier.
Le 4 Janvier 1489, on décidait de couvrir l’édifice; mais comme les co-
(12 3 4) Tex te It., p. 223.