LA renaissance;
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de corniche et frise dépassant la longueur de ce côté d’une quantité corres
pondant à l’extension de la façade principale. De même que le prix peu élevé
de cette frise exclut l’idée qu’on y eut sculpté des ornements, de même on
en déduit que 1’ entablement de la façade à laquelle Gerolamo Meschia et Do-
menico Moro eurent à travailler ne peut être que celui du second ordre, sous
les frontons.
Ces maîtres placèrent encore sur la porte le S. Marc, le bas-relief de
Bartolomeo Bono vénitien ( l ) et assujétirent au moyen de plomb les figures.
Du même compte on peut enfin déduire qu’ ils remanièrent encore une
partie commencée auparavant par ce Corradino équarrisseur déjà nommé plu
sieurs fois et qui mourut avant le 5 Janvier 1489 ( 2 ).
Le 7 Novembre 1490, le Guardiano Grande et les présidents de la Scuola
d’une part, et de 1’ autre Pietro Lombardo, Giovanni Buora et Bartolomeo di
Domenico compagnons, proti et mureri, s’entendaient par un compromis pour
les travaux exécutés par ceux-ci en plus del disegnio suo marchado, pour la
Chapelle, nom sous lequel les papiers désignent encore cet édifice. Compromis
dont on ne connaît pas le résultat et pour lequel, je l’ai déjà dit, furent pris
comme arbitres Antonio Rizzo et Mauro Coducci qui précisément alors se
chargeait de la direction des travaux.
Et à partir de ce moment, ni Pietro Lombardo, ni Giovanni Buora, ni
même Bartolomeo di Domenico ne figurent sur les comptes.
Dans la biographie de Mauro Coducci, j’ ai exprimé l’opinion que la
partie supérieure de la façade devait être rangée parmi les travaux projetés
par ce maître. Mais je crois également que quelque finiment peu différent dans
les lignes générales figurait déjà sur le premier modèle qui servit de base à
la décoration architectonique de l’édifice.
Si les vieux papiers sont muets relativement à ce modèle et à son au
teur, le monument toutefois parle assez de lui-même et, abstraction faite de
certaines fenêtres et des frontons, dans cette typique architecture à bas-relief
si délicatement proportionnée, si harmonieusement combinée avec la décora
tion, il est facile de reconnaître l’auteur de la cour de S. Jean-1’Evangéliste
et de l’Église de S. Marie-des-Miracles; par conséquent on ne peut hésiter à
attribuer encore à Pietro Lombardo le plan général de la partie architecto-
nico-décorative des deux façades de la Scuola de S. Marc. Plan peut-être en
core, dans les détails et relativement à la distribution du travail, combiné de
concert avec Giovanni Buora et Bartolomeo di Domenico ; mais non avec
d’autres, comme on peut encore le voir dans le compromis du 7 Nov. 1490,
où la phrase del desegnio suo marchado se rapporte à ces trois maîtres associés.
Le lecteur l’a déjà compris, dans cette Histoire j’ ai omis, à l’occasion,
( 12 ) Texte It., pag. 223.