SECONDE PARTIE
198
mais excepté les deux statues de l’Annonciation, aujourd’ hui sur la corniche
du maître-autel, où je découvre l’influence de Rizzo, excepté les demi-figures
des médaillons à coquille probablement exécutées par Vittore Gambello dont
le père fut sans doute chargé tout d’abord de diriger ces travaux (*), presque
toutes les autres exécutées dans un but décoratif sont à ranger parmi les scul
ptures sorties de l’atelier de Pietro Lombardo ou menées là à bonne fin (cf.
les PI. 27 fig. 2, 59 fig. 1 et 2, 62, 72, 73 fig. 1, 75 et fig. 83, 84, 88-93, 104 et 103).
Par contre je ne crois pas qu’ on doive assigner à ce maître une statue
d’autel (v.Jig. 137) trop maigrement proportionnée et peu importante que l’on
voit maintenant en haut et à côté de l’entrée qui de cette Eglise mène dans
le cloître.
A propos de cette Eglise, la rectification suivante trouve ici sa place.
B. Cecchetti, dans son Saggio di cognomi ed autografi di artisti in Venefia, a dit:
« 1483, 5 Mars, actes Nascimbene Sebastiano: Pietro Corner fils de Francesco
» de S. Vital, petit-fils par sa mère de Pietro Lombardo le nomme parmi ses
» exécuteurs testamentaires, et le laisse héritier résiduaire, avec 1’ obligation de
> lui faire élever un tombeau en pierre à S. Stefano, entre 1’ autel de la B. V.
» et celui des meuniers; à côté du Crucifix, où il réunira ses restes à ceux de
» sa mère. »
Mais là encore Cecchetti se trompait d’une manière étrange, car il ne
s’agit point dans ce testament du caronais Pietro Lombardo architecte et scul
pteur; mais bien de Pietro Lombardo, noble patricien vénitien, comme on le
voit sans peine par le passage qui suit : Ego Petrus Cornarius Volo et
ordino meos fidei commissarios Nobilem dominum Ioannem pascaligo avunculùm meum,
et domino Marcum ejus filium, et Nobilem dominum Petrum Lombardo avunculum
meum, et dominum hieronymum georgio filium domini Andree, etc. ( 2 ).
D’ autres travaux importants étaient sur ces entrefaites confiés à Pietro
Lombardo; mais si dévoué que pût être le concours de ses fils et des membres
de sa famille, quelle que fût son activité, il lui était impossible, humainement
parlant, de s’ occuper de tous et de les surveiller autant qu’ il eût été nécessaire,
si bien que, même pour les choses de conséquence, il fut obligé de se décharger
sur d’autres maîtres. Que de cette façon il répondît pleinement aux désirs des
commettants, nous en avons la preuve dans cet autre passage de Temanza
tiré toutefois d’une source qui manque de précision: «Monseigneur Giovanni
» Zanetti, Archevêque de Thèbes, et Evêque de Trévise avait donné, avant de
» mourir, une grosse somme d’argent au Chapitre de sa Cathédrale, pour recon-
» struire la chapelle majeure, et ouvrir un œil sur la porte principale, cette
> Eglise étant l’une des plus anciennes de la Marche Trévisane, et par là même
C *) Texte It., p. 229.