Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
Travaux que par intérêt, jalousie de métier ou autres motifs, les chefs de 
la corporation des tailleurs de pierres essayaient d’entraver par des prétextes, 
voulant obliger ce maître à s’inscrire d’abord dans leur Scuola et par consé 
quent à payer la taxe d’entrée. 
Aussi le Doge Agostino Barbarigo, par lettre en date du 2 Mars de la 
même année, réglait il que, pour trois ou quatre mois que Pietro Lombardo 
avait encore à y travailler, on devait 1’ exonérer de cette charge (*). 
Mais il est temps de revenir à Venise où abondent de plus en plus les 
documents qui attestent 1’ extraordinaire activité de la famille Lombardo. 
En parlant ci-dessus de certains travaux exécutés par Tullio, j’ ai dit un 
mot des quatre anges à moitié agenouillés qui supportent aujourd’ hui la vasque 
baptismale de S. Martino (v.fig. 139)- Ces statues, et encore, dit-on, la pala en 
marbre de ces fonts, faisaient partie à 1’ origine de 1’ autel, à l’intérieur du 
Tombeau, lequel, raconte Sansovino, était « fait sur le modèle de celui de Jéru- 
» salem » et occupait presque toute 1’ Eglise, dédiée à la Présentation de Marie, 
dans le couvent qui portait aussi le nom du S. Sépulcre ( 2 ). 
Suivant les diiférentes indications qui ont été recueillies à ce sujet, ce 
monument grandiose aurait été érigé en 1484 par Tullio Lombardo; toutefois 
si la forme et le nom du maître qu’ on lit encore maintenant au pied de ces 
anges ne laissent aucun doute sur la paternité de cette partie du travail, par 
contre le caractère nettement conventionnel de ces figures me rend un peu 
perplexe pour accepter comme précise cette date, qui se rapporterait mieux 
au commencement du travail ( 3 ). 
Et le doute est encore plus sérieux relativement à la pala de 1’ autel dont 
les lignes architectoniques et les petites sculptures ont le caractère du plein 
XVI e siècle, et dans laquelle rien ne trahit directement les manières de ce 
maître. 
Grevembroch, dans sa Raccolta, a reproduit la margelle d’une citerne 
vénitienne avec l’inscription du dessinateur: Potjo scolpito con antica eleganxa, 
quasi occulto nel centro délia Corte di Cà Magno a fianco dell’ Ospitale de’ Derelitti. 
Le puits en question, 1’ un des rares qui nous restent après les nombreuses 
acquisitions des étrangers, se trouve encore dans la même cour près du petit 
Hôpital appelé aujourd’hui de la Terrasse ( v. PL 139, fig. 160 à gauche); 
toutefois il est à moitié caché par les constructions ajoutées depuis et qui occu 
pent presque tout 1’ emplacement de la susdite cour. 
Ce lieu écarté, ou des motifs d’hygiène empêchent le visiteur de s’aven 
turer, outre ce fragment oublié qui mérite 1’ attention, offre encore 1’ un des 
( 1!3 ) Texte It., p. 131.
	        
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