LA RENAISSANCE.
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qui supportent l’entablement (v. PI. 122), T architrave de marbre et la riche
frise de bronze; la rosace qui devait être placée dans le tympan du frontispice
triangulaire; les bas-reliefs de bronze (v. fig. 182) avec le Père Eternel e li soj
spiritellj (*) et les 4 anges qu’ on admire dans le plafond qui sert de ciel à cet
autel ; do an%ollj grandj, sans doute ceux en guise de Renommées dans les demi-
panaches du fond, et la Vierge avec l’Enfant (v. PI. 122).
Maître Paolo sculpteur modela au contraire : Les statues en bronze de
S. Pierre et de S. Jean-Baptiste; le trône de la Vierge; l’archivolte avec pila
stres dans la pala; le bas-relief de la Résurrection dans le parapet de la table;
la corniche du couronnement et l’arche sépulcrale en bronze con 6 figure atorno
a modo de quelle de messer orssato lustignan con la figura del gardenal sopra el
choverto (v. fig. 10 et nj ).
Dans les comptes de Savin se trouve aussi cette note: per aver refato la
nostra dona per esser rota, toutefois sans trace de paiement et certainement refaite
sur le calque ou modèle de celle exécutée par Antonio Lombardo.
Excepté pour les travaux préparés par Antonio Lombardo, dont la fonte
fut exécutée par Giovanni Alberghetto, le mérite principal de la fusion revient
à Pietro di Giovanni Campanato qui mit son nom avec la date mdxv sur le
socle du trône de la Vierge, le seul maître qui ait signé cette œuvre. Et il
n’ y a à cela rien d’étonnant car, à cette époque, si différente de la nôtre, il
était beaucoup plus facile d’avoir des artistes pour modeler de bonnes statues
que des ouvriers capables de vaincre les difficultés techniques de ces fusions.
Pour ce qui regarde le mérite artistique de ces œuvres somptueuses et à
commençer par l’autel, je trouve justes les observations de Selvatico relatives
à la largeur excessive de l’entre-colonnes, à 1’ arc aveuglé du fond souveraine
ment grossier et à une certaine intempérance dans 1’ ornementatiou qui devait
autrefois frapper davantage à cause des dorures.
Gracieux sont les rapports de 1’ entablement, du frontispice et des colon
nes élégamment supportées par des piédestaux ronds, ornés avec beaucoup
de goût.
Quoiqu’ un peu trop riche, admirable également l’original et gracieux
motif des décorations imitant la nature des fûts, proportionnés avec agilité ;
bien conduites les décoratives classiques des grands pilastres et de la frise.
Communs et plutôt capricieux sont, au contraire, les ornements dessinés par
Savini dans les ailerons et dans l’archivolte de la pala : meilleurs apparaissent,
au contraire, ceux de la base du trône composés avec une géniale simplicité
de lignes.
Comme dans le monument du Doge Giovanni Mocenigo (v. fig. 138), on
employa sur les colonnes de 1’ autel Zeno les chapiteaux de 1’ ordre composite
( 1 ) Texte It. p. 246.