Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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» aux connaisseurs le soin de dire si le but a été atteint. Médiocres également 
» sont les chapiteaux composites du soubassement et ceux du haut sont aussi 
» trop lourds: mais les élégantes loges du premier et du second étage com- 
» pensent outre mesure ces défauts ( d ) ». 
La corniche supérieure n’ a pas de cimaise et, comme il est facile de le 
voir, le lourd balcon du piano nobile est une addition très postérieure. 
Plusieurs autres défauts, outre ceux indiqués par Selvatico, sautent ici aux 
yeux et dans la corniche architravée terminale et dans les grossières proportions 
des principaux pilastres inférieurés qui contrastent tant avec les maigres con 
tours des ouvertures, lesquelles, encore par d’autres détails, rappellent le petit 
palais Gussoni à S. Lio qui a également ici un autre pendant dans les décora 
tives du soubassement. 
Les sacomes et les ornements du palais Manzoni accusent une œuvre 
exécutée ou préparée vers la fin du XV e siècle. 
La décoration de la frise inférieure spécialement dans les aigles touchés 
avec un certain souffle, dans les guirlandes et dans les décors des contreforts 
a de nombreuses ressemblances avec les grands chapiteaux de la nef de S. Za 
charie (v. PL 1, PL 29 fig. 1), avec les piédestaux de la salle du rez-de-chaussée 
de la Scuola de S. Marc et du Chœur de S. Michel-en-1’ Ile (v. Pl. 67 fig. 3), 
d’ailleurs avec certains chapiteaux pensiles du palais Ducal d’Urbino (v. fig. 190). 
Ressemblances qui conduisent logiquement à l’induction que, même dans le 
palais Manzoni, la partie décorative a été exécutée par des maîtres lombards 
et entre autres par Giovanni Buora et, étant donné la forme typiqne de la cor 
niche, semblable à celle du susdit palais Michiel, on arrive à soupçonner qu’ il 
dut avoir la direction des travaux. 
La prédilection des maîtres de notre Renaissance, pour animer les orne 
ments avec des aigles, pour ainsi dire, comme quelques-uns 1’ ont écrit, parce 
qu’ ils étaient un symbole du vol hardi qu’ ils avaient dû prendre dans le do 
maine de l’art, se manifeste également dans le majestueux aigle dn chapiteau 
angulaire de gauche dans le premier ordre du palais Grimani à S. Polo sur 
le Grand Canal (v. Pl. 128 fig. 1). Palais somptueux avec ses revêtements en 
marbres et mieux composé et plus élégant dans son ordonnance générale ar 
chitectonique que le palais Manzoni; mais qui toutefois laisse à désirer une 
plus grande agilité dans les proportions des grands pilastres qui partagent en 
trois la façade, et un meilleur développement des profils et des contours des 
différentes ouvertures. 
Puis il est bon d’observer ici que les fenêtres des deux étages supérieurs 
( 1 ) Texte It., p. 256.
	        
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