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SECONDE PARTIE
à rendre plus riant l’aspect des édifices et à en faire mieux ressortir les li
gnes de l’architecture.
Maître Spavento dirigea en outre les travaux de la susdite Eglise des
Ss. Philippe-et-Jacques où travaillèrent les trois frères tailleurs de pierres de
meurant à S. Vital : Giacomo, Antonio et le Domenico auquel on doit la belle
frise (v. fig. 49) de la porte ('). Artiste que je crois aussi, à cause d’analogies
très évidentes, l’auteur de l’ornement qui embellissait autrefois l’entrée prin
cipale (v. fig. 197) de l’Église de S. Nicolas de Bari ( 2 ) annexée au susdit Hô
pital de Jésus-Christ, consacrée en 1503, dont les travaux de maçonnerie fu
rent exécutés par Bartolomeo Gonella et où Spavento employa aussi certaine
ment d’autres maîtres de la Procuratie de Supra.
Le 18 Décembre 1489, Giorgio recevait l’argent qui lui était dû per spexe
del modelo del Campagniel de S. Marco, frappé quatre mois auparavant de la
foudre qui en avait détruit le sommet en bois et causé des dégâts considéra
bles. Modèle que des raisons d’économie empêchèrent d’exécuter alors; on se
borna à une simple restauration.
Il serait très difficile de préciser quelles furent les restaurations dirigées
par cet habile architecte dans la Basilique marciana. Du reste, comme on le
voit par les vieilles chartes encore existantes, plusieurs parties furent remises
en état; et outre les travaux extérieurs d’un canton, d’un capitello (peut-être
édicule), des lastre et de la cornixe saxo la giexia apresso i cavalj verso piera del
bando, il faut citer ceux exécutés à l’intérieur, c’est-à-dire dans la crypte, dans
la Chapelle de S. Pierrè (où travailla encore le lombard Andrea Bossi) et il
faut en particulier tenir compte de la reconstruction de l’un des grands sup
ports ou pilastres.
Et ce n’étaient pas les seuls travaux où Spavente donna des preuves de
son savoir-faire, car les documents recueillis par Cadorin et par Lorenzi nous
apprennent que la Seigneurie fit appel et souvent à son talent.
Ainsi en 1496 il recevait, avec Pietro Bon, proto temporaire de l’Officio
al Sale, l’ordre de veder tutti danni et ruine che manaza la Sala e Palazo del
grand Conseglio ( 3 ) et, le 22 Août de la même année, était lu en plein Sénat
le mémoire rédigé à ce sujet par Giorgio Spavento, d’où ressort le triste état
des lieux et les mesures proposées comme remèdes ( 4 ) ; on lui confiait immé
diatement l’exécution des travaux, menés à terme avant la fuite d’Antonio
Rizzo (1498). Les paiements furent, d’ailleurs, retardés de quelque temps.
En parlant de Rizzo, j’ai dit que Giorgio Spavento fit aussi, en 1498, un
projet de restauration du Palais délia Ragione à Vicence ( 5 ), d’après lequel
de 1500 à 1502 furono drivât e tutte le colonne a far la testa del palazo ... e fu
(1 2 3 4 5) Texte It>> p , 26O.