LA RENAISSANCE.
douan par rapport à l’architecture, à la sculpture et même à la peinture. D’ail
leurs je ne voudrais pas sortir ici du cadre que je me suis proposé, en abu
sant de la liberté illimitée au point de vue du fond et de la forme, que m’a
octroyée 1’ éditeur.
Alessandro Léopardi avait, comme je l’ai dit, pour compagnon dans les
travaux de la Monnaie Vittore Gambello, connu surtout par ses médailles, et
qui, malgré son talent, fut obligé, à la suite des réductions successives ap
portées à son salaire par la Seigneurie, de chercher du travail en d’autres
lieux i 1 ). Je le retrouve en effet à Rome où il fut, le 24 Juin 1515, nommé
graveur de la Monnaie Papale, en même temps que Pier Maria de Pescia ( 2 ).
Un décret du Conseil des Dix en date du 30 Décembre 1517 le rappela
cependant à Venise pour être maître des moules à la Monnaie avec le salaire
de 80 ducats annuels et 60 autres à titre d’arrhes ( 3 ).
F. Sansovino disait à propos de notre Eglise de la Charité : « Dans le
» premier cloître on voit deux tableaux de bronze en demi-relief dans le
» tombeau de marbre placé en l’air de Briamonte, Capitaine illustre, dans l’un
» desquels est un combat d’infanterie et un autre de cavalerie, sculptés par
» Vittore Gambello ( 4 ) ».
M. A. Michiel ( 5 ) avait déjà parlé de ce monument, et dans une Note
(ajoutée au Catastico de l’Église de la Charité dressé en 1548) à.'alcune Arche
ch’ erano in Claustro le quale sono state mosse via per fabricare j’ai trouvé cités,
entre autres choses, dui cassoni di pietra viva nel muro, uno da cha Trevisan di
quelli dal Ugnarne, l’altro del Briamonte dal Gambello, la qual credo sia decaduta
alla Carità. Et sous l’indication des Luoghi nei quali son sta messi in salvo al
cune ossa cavate dalle ante ditte Arche per soddisfation de suoi parentj, on lit que
les ossements retrouvés dans le tombeau de Briamonte ont été transportés et
enterrés dans l’Église près dell altare da cha Mocenigo.
L’erreur de Sansovino qui voyait dans Briamonte un Capitaine illustre
vient très probablement des allégories guerrières de ces bronzes. Erreur, d’ail
leurs, tirée au clair par Tassini, qui, en parcourant les registres de cette Église,
a retrouvé tout d’abord la copie du testament fait en 1539 P ar Briamonte di
Gambello fo de M. Antonio ipielier, qui ordonnait : Volglio esser sepolto a la Carità
ne la archa fatta nuovamente, dove se atroa el corpo e V ossa del q. dam Vettor mio
fratello, décédé en 1537 ( 6 ).
Comme on le voit ensuite par l'apostille du testament original que le
lecteur trouvera avec d’autres mémoires de la famille Gambello dans la mi
scellanea de Documenti ( 7 ), Briamonte mourut le 7 Mars 1540 et parmi ses hé
ritiers figure Élisabeth, fille de son frère, Ruggiero, orfèvre, qui périt en mer
vers la fin de l’année 1516 ou au commencement de 1517 ( 8 ).
(U34 5 6 7 8) Texte It<> p . 2 71 et 272.