Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
dans la chambre on ait pu tenir moins haute la corniche et moins robustes 
les pilastres angulaires sans nuire au caractère solide et sévère et à l’harmonie 
qui règne ainsi entre toutes les parties de ce monument. 
Campanile de la Madone dell’Orto. A propos des campaniles élevés 
ou achevés dans la période de notre Renaissance, je ne saurais oublier celui 
de la Madone dell’Orto (v. PL 1 fig. 69 et PL 11 fig. 220). Remarquable par 
le caractère éminemment vénitien de son sommet à coupole, par le gracieux 
motif du tambour avec ceinture en parapets, par la manière élégante dont ces 
superficies courbes se rattachent et se combinent avec les frontispices à arc 
baissé de la chambre ajourée, proportionnée avec solidité, et enfin par la variété 
et le bon goût avec lesquels sont distribuées les décoratives soit de marbre 
ou de pierre, soit de briques ou de terre cuite, lesquelles par certaines rémi- 
miniscences ogivales, je crois pouvoir l’affirmer, me semblent avoir été pré 
parées peu de temps avant 1503, année où ce campanile fut achevé ( 1 ). 
On ignore le nom de l’architecte auquel est due la partie supérieure 
(chambre, tambour et coupole); mais en tout cas il me rappelle beaucoup 
mieux l’influence ou les manières du bergamasque Coducci, que celles des 
Lombardo. 
Plus simple et moins originale, mais solide, est la structure architecto 
nique du Campanile de S. Stefano. (v. fig. 221) dont la foudre en 1585 incen 
dia la partie supérieure détruisant les cloches et renversant la chambre, sur les 
bords de laquelle devait courir une corniche mieux proportionnée aux parties 
inférieures ( 2 ). 
Il est presque superflu de dire que la mesquine et bizarre coupoline 
qu’ on aperçoit aujourd’ hui sur cette tour doit avoir remplacé quelque couron 
nement bien plus grandiose et élégant, projeté par le constructeur inconnu 
de la Renaissance. 
Sans doute ce campanile fut terminé quelque temps après celui de la Ma 
done dell’ Orto. 
Relativement enfin à nos autres édifices congénères élevés ou achevés 
dans la première moitié du XVI e siècle, ils n’ont guère rien de saillant, rien 
de particuler. Il n’ en pouvait être autrement, car dans la forme de ces cons 
tructions si étroitement subordonnées à un seul usage déterminé, les archi 
tectes n’ avaient pas de quoi déployer librement les ailes de leur imagination. 
Les conditions locales d’espace, le goût prédominant de l’ambient durent in 
fluer beaucoup sur la répétition ou le remaniement de plusieurs détails ca 
ractéristiques déjà en vogue aux époques antérieures. 
( 1 2 ) Texte It., p. 277.
	        
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