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SECONDE PARTIE
Puis relativement aux noms des auteurs du monument Foscari, je rap
pellerai que sur les testaments faits, dans les années 1519 par 1518 et le scul
pteur Manfredo, fils de Paolo du château de Bissone figurent les frères Paolo
et Antonio, fils de Pierre, originaires du même pays j 1 ) ; mais je ne crois pas
pouvoir admettre qu’ils descendaient des Bregno leurs voisins d’Osteno, et je
ne sais s’ils vinrent jamais travailler à Venise. Paolo, père de Manfredo, ap
parenté avec les (Ravolti et les Garvio) mourut toutefois dans cette ville.
Au point de vue des déductions et aussi de l’influence des grands maî
tres de la Renaissance, il importe davantage de savoir qu’en 1449 (12 Mai) un
maître Antonio Lugano stava a S. Maria de Van\o à Padoue était créancier du
Tombeau du Saint per moite cornixe e priede grande andè dentro e de fnore de
la pala du maître-autel dans 1’ église de S. Antoine de cette ville, juste à l’en
droit et au moment où y travaillait Donatello ( 2 ).
Quant aux autres Bregno, lombards eux aussi, et dont l’un allait à la
fin du XV e siècle s’établir en Sicile à Polizzi, je trouve inutile d’en parler
ici après avoir signalé la patrie des premiers artistes qui portaient alors ce
surnom. Il est vrai que sur les documents nous lisons tantôt da Como et tantôt
da Milano, mais cette indication générique, comme en font foi d’autres exem
ples, rappelle surtout le Diocèse dont dépendaient la terre de Righeggia ou
d’Osteno et les environs du lac de Lugano, ou encore la capitale du pays
auquel ils appartenaient.
Disons-le enfin: aucune famille de Bregno artistes n’apparaît, dans les
papiers du temps, originaire de Venise ou autres localités de son territoire.
Mais pour le lieu d’origine d’Antonio Rizzo, outre Zovenzonio déjà nommé,
nous avons encore Matteo Collaccio, qui, dans une lettre datée de Venise
en 1475 et imprimée en i486, écrivait, à propos des artistes célèbres de son
temps : « . . . . Habet item statuarios Petrum lombardum et patrio artificio
» surgentes filios. Antonium Riccium veronensem statua et archytectura cla-
» rissimos » ( 3 ).
Cette assertion, de grande portée parce qu’elle émane d’un contempo
rain demeurant alors à Venise, a été reproduite par d’autres et se trouve
définitivement confirmée par ce fait que la Commune de Vérone ayant char
gé en 1491 des ambassadeurs qui allaient à Venise, de décider maître Rizzo
à exécuter les statues que l’on voulait placer sur le Palais du Conseil, ceux-ci
de Venise par une feuille en date du 26 Août de la même année rendaient
compte de leur mission de la manière qui suit : . . . Parlassimo per vs. commis-
sione a m.° Ant.° ri70 Tagiapiera. Lo quai risponde non potesse levar da la lll. ma S. a
implicato in questa excellent. 1 ” 11 fabrica del palaxp. E. non possano veder ne possi ve-
gnir Etiam subrogando operarii. Imperoche non se puo levar di Venet, a , Verum- quanto
(i 2 3) Texte It., p. 147.