Full text: La renaissance (Seconde partie)

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SECONDE PARTIE 
» posent d’une série d’arcs moins grands à usage de fenêtres, supportée 
> par de gracieuses colonnettes corinthiennes cannelées, sur lesquelles repo- 
» sent les plus jolis chapiteaux que l’on puisse voir. A chaque arceau du 
» portique inférieur correspondent deux des supérieurs; disposition qui forçant 
» une partie des colonnes à poser sur le vide fait crier anathème aux défen- 
» seurs de 1’ art, qui n’ affranchissent pas des règles même les plus belles con- 
» ceptions. . . . sur chaque ordre est un entablement que je ne dirai pas ma- 
» jestueux, comme le proclame Cicognara, mais qui sépare par un repos bien 
» coupé un étage de l’autre Grandiose est la corniche qui couronne tout 
» l’édifice ; et le meilleur effet » (?) « est produit par les œils circulaires qui 
» éclairent les chambres du toit. Au dessus de la corniche court en guise de 
> crénelure une série d’acrotères auxquels s’entremêlent des vases, lesquels 
» ajouteraient à la beauté de l’édifice, s’il avait un moins lourd profil. Ce défaut 
» ne se remarque pas certainement dans les autres parties ornementales péchant 
» plutôt par la maigreur et par la monotonie. Dans tous ces nombreux petits 
» membres des corniches il n’ y a pas assez d’uniformité, et parfois même il 
» y a confusion. Toutefois on admire le procédé de l’architecte qui a mis, 
» dans les architraves des trois ordres, les bandes inclinées en arrière, pour en 
» faire mieux ressortir la saillie (') ». Selvatico faisait une autre critique rela 
tive au système si employé par nos architectes de la Renaissance qui s’arran 
geaient de manière à ce que les deux parties supérieures des entablements 
intermédiaires servissent de parapet aux fenêtres ; mais si relativement à la 
signification rationnelle ordinaire de la frise qui indiquerait la hauteur du 
plancher, il a rigoureusement raison, je ne puis reconnaître la logique et l’ex- 
cellencé du remède qu’il propose, qui est de faire courir dans la division de 
chaque étage T architrave seule ou une corniche architravée et d’orner l’appui 
des fenêtres de balustres ou défenses en forme d’un véritable balcon, car de 
cette manière on aurait dû faire le sacrifice et des relations proportionnelles 
entre l’ordre inférieur et les deux autres, et de la solidité que présentent ainsi 
au contraire les entablements complets séparant par un repos bien coupé un étage 
de l’autre. 
Une foule d’écrivains attribuent au compas de Guglielmo Bergamasque 
le somptueux Palais Trévisan, passé en 1577 aux Cappello, sur le Quai de la 
Canonica (v. Jig. 224)\ mais sans le faire plus vieux d’une vingtaine d’années, 
comme plusieurs le voudraient, je trouve que les divers détails décoratifs, tels 
que les ornements en nielle, la manière de combiner les patères de marbres 
polycromes et les sculptures (v. fig. 225), ont le caractère des œuvres véni 
tiennes exécutées dans les dernières années du XV e siècle ou tout au plus dans 
(!) Texte It., p. 279.
	        
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