Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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» constructions, mais encore aux inscriptions anciennes qui sont sur les tom- 
» beaux, et aux autres antiquités, et non seulement à Rome mais dans les pays 
» voisins et dans toutes les province d’Italie, il recueillit dans un très beau 
» livre toutes les dites inscriptions et souvenirs, et en fit hommage, comme l’af- 
» firment les Véronais aux-mêmes, au vieux Laurent le Magnifique de Médicis, 
»l’ami et le protecteur de tous les hommes de valeur, et au service duquel 
» il resta toujours avec Domizio Calderino, son compagnon et son compatriote ». 
Pendant les années 1489 et 1493 Fra Giocondo était à Naples en qualité 
d’ingénieur au service de Ferdinand i er d’Aragon, où il demeurait sans doute 
encore au moment de la fameuse descente des Français dans la péninsule sous 
Charles VIII. A son retour en France ce monarque emmena avec lui, ou y 
appela, plusieurs maîtres italiens, entre autres Fra Giocondo que nous trouvons 
à Amboise en 1497 avec le titre de deviseur de bâtiments, et où il eut encore 
à surveiller les travaux du Canal de Blois. Suivant certaines traditions, et au 
dire d’E. Müntz, il aurait encore en 1504 construit à Paris le vieux palais de 
la Cour des Comptes ( 1 ). 
D’après Vasari, le religieux Véronais aurait fait dans cette ville deux su 
perbes ponts sur la Seine ; erreur où il a été entraîné par un étrange distique 
latin de Sannazar, car il ne s’agit au contraire que du pont grandiose proche 
de la magnifique Cathédrale de Notre-Dame, commencé (après la chute du 
pont en bois survenue le 19 Octobre 1499) en Mars 1500 et achevé, suivant 
les uns, en 1507 et, selon les autres, en 1512. Fra Giocondo prit part à cette 
œuvre comme controlleur et commis à prendre garde à la forme ; mais à ce qu’ il 
semble jusqu’en 1504, année de son retour à Rome. 
En 1506 il passait au service de la République de Venise, et voici ce 
qu’écrivait à ce sujet (dans les Diari déjà cités) Girolamo Priuli : ryoù, addi 
5 Giugno. Nel Cons. di X fu condotto con salario di due. 200 all’ anno un frate 
Giocondo Veronese apostata, per aver fama d’esser grande Ingegner e pratico etiam 
di fortezze, e di tirare acque intorno la città e fortificar una città, ovvero un ca 
stello, per questa causa fu tolto dal Stato Veneto con questo salario fino che el fosse 
provisto di tanti beneficii sopra lo territorio Ven. di due. 200 all’ anno, et postea non 
dovesse aver più salario : il quale frate fu mandato a Corfù per vedere quella città 
e quelli castelli e fortificarli, perché pur n' era qualche dubietà, e diverse opinioni 
nel modo di fabbricarlo, per intender V opinion sua. 
Comme l’a fort bien démontré Temanza, Vasari a commis une autre grave 
inexactitude en écrivant que Venise doit une reconnaissance éternelle à Frà 
Giocondo pour la diversion de la Brenta de nos lagunes, car il y avait plus 
d’un siècle et demi que les Vénitiens avaient sérieusement pensé à ce remède 
radical contre l’ensablement progressif de la lagune produit par le dépôt des 
(b Texte It., p. 286.
	        
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