Full text: La renaissance (Seconde partie)

324 
SECONDE PARTIE 
les portraits de cinq autres personnages et ensuite en 1559, près de là celle de 
Fracastoro, aient aussi voulu donner un souvenir, payer un tribut de recon 
naissance à un autre citoyen si illustre, qui avait jeté tant d’éclat sur la patrie 
et la mémoire de ses grands hommes, tel que Giovanni Giocondo, et cela sans 
faire aucune allusion à l’architecte de cette Loggia. Loggia passée sous silence 
par Vasari lui-même. 
Les polémiques soulevées à ce sujet entre ceux qui la voudraient dessinée 
par Frà Giocondo et ceux qui l’attribuent à un autre véronais célèbre, Antonio 
Rizzo, n’ont jusqu’ ici abouti à aucun résultat positif. Toutefois, s’il était per 
mis de fisquer une conjecture, ce serait, à mon sens,, en faveur de Rizzo, com 
me architecte et comme conseiller pour la direction des constructions, si l’on 
excepte les dernières années où presque toute son activité était consacrée à la 
grandiose réfection de notre Palais Ducal. 
Pour en revenir, après cette longue digression, au lombard Antonio degli 
Abbondi, je rappellerai que le terrible incendie de 1514 renversa également dans 
l’île de Rialto l’Eglise de S. Giovanni Elemosinario, juspatronat des Doges, 
fondée par la famille Trevisan et refaite sur le modèle d’Antonio Scarpagnino ( ] ) 
qui l’acheva dans les premières années du Dogat d’Andrea Gritti (1523-1538). 
Salvatico, après avoir blâmé la pauvreté artistique des Fabbriche Vecchie 
de Rialto, ajoute : « Scarpagnino se montra beaucoup plus architecte dans 
» S. Jean-1’Aumônier, petite église (?) contiguë aux fabbriche ci-dessus .... Elle 
» se compose d’une croix grecque sur le centre de laquelle repose une cou- 
» pôle en bassin. La chapelle majeure, à laquelle on accède par cinq gradins ( 2 ), 
» est flanquée de petites chapelles peu profondes. Quand on compare cette 
» église avec l’ichnographie de l’église aujourd’hui démolie de S. Giminiano, 
» on voit sans peine que Sansovino, auteur en partie de cette dernière, l’a prise 
» pour modèle, avec cette liberté d’allures qui président aux imitations des 
»hommes de génie. Selva loue les modénatures de Saint-Jean-1’Aumônier, 
» mais, en vérité, je ne puis deviner le motif de son admiration, car elles sont 
» tellement sèches et maigres, qu’ on les croirait 1’ œuvre d’un imitateur du 
» style des Lombardi ( 3 ) ». 
Eglise de S. Fantîno. L’ ordonnance générale de S. Giovanni de Rialto 
diffère de celle de l’Eglise de S. Fantino; mais les éléments principaux em 
ployés, les proportions, la forme et le caractère des profils et des détails ar 
chitectoniques de ces deux Eglises ont de telles analogies, qu’ il faut regarder 
ce dernier édifice comme exécuté en grande partie par Abbondi. 
En ce qui regarde le type de la construction (v. fig. 236, 237 et 242), 
(i 2 3) Texte i ti> p . 288.
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.