Full text: La renaissance (Seconde partie)

LA RENAISSANCE. 
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triangulaires et divisées et flanquées par des colonnes avec piédestaux ronds 
soutenus par des corbeaux, qui rappellent exactement les géniales fenêtres de 
la façade de la cour des sénateurs du Palais Ducal (v. fig. 2 y et 251), que j’ai 
attribuées au même maître et exécutées en 1507 sous le Doge Leonardo Loré- 
dan; c’est-à-dire quand Giorgio Spavento (qui eut également pour compagnon 
Scarpagnino dans les premiers travaux du Fondaco dei Tedeschi) dirigeait l’a 
chèvement de cette construction. 
Cette forme caractéristique d’ouvertures, qui fait ici sa première appari 
tion, a été certainement inspirée par quelque ancien monument Romain, et il 
n’est pas difficile, à mon avis, d’y découvrir un type provenant de la double 
Porte des Borsari à Vérone. 
Les fenêtres de la cour des sénateurs, et en particulier celles du second 
étage de la Scuola de S. Roch, par l’entablement, par les frontispices, par les 
agiles proportions des colonnes, par le faible développement des chapiteaux 
et par la gracilité de certaines membrures, ont de telles analogies dans le pa 
lais Contarini dalle figure {}), a S. Samuele (v. PI. 128 fig. 2), commencé dans 
les premières années du XVI e siècle, qu’ on peut émettre l’opinion que cet édifice 
est sorti du compas d’Antonio Abbondi, lequel pour être adapté à nos besoins 
modernes a été trop déchiqueté dans sa partie inférieure. D’ autres défauts y 
frappent encore 1’ observateur tels que la maigre structure de la porte et le 
caractère mesquin du couronnement. 
La grande façade de la Scuola de S. Roch manque de symétrie, défaut 
provenant de la structure intérieure et qui assurément eût été moins sensible 
si la décoration architectonique de l’aile ou partie où se trouve l’Albergo, avait 
été exécutée plus simple. 
Dans le corps principal les puissants contreforts à colonnes n’ont comme 
soutiens verticaux presque aucune raison ou correspondance statico-architecto- 
nique dans la forme supérieure de la façade, de telle sorte qu’on a l’impres 
sion d’un édifice incomplet. Et je ne croirais guère m’écarter de la vérité en 
affirmant que Scarpagnino avait eu d’abord l’idée de clore le large entre-co 
lonnes médiane per quelque ornement à fronton et de placer en outre sur les 
extrémités de plus grands contreforts pour statues. 
Burckhardt (qui comme tant d’autres étrangers, relativement à l’âge et 
à la paternité d’une foule de monuments vénitiens, a trop cru sur parole plu 
sieurs de nos écrivains, mais qui se distingue surtout par la sûreté du coup d’œil 
et la profondeur des jugements synthétiques), après avoir étudié les scuole de 
S. Marc et de S. Jean -1’Evangéliste et autres édifices de la fin du XV e siècle 
et du commencement du XVI e , écrit: « Mais la palme est à la Scuola di S. Rocco 
» (1517-1550) .... Ici il ne s’agit plus seulement de pilastres à riches mon- 
(') Texte It., p. 290.
	        
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