LA RENAISSANCE.
337
GUGLIELMO BERGAMASCO.
Quant à maître Guglielmo, fils de Giacomo dei Grigi, originaire d’Alzano
et demeurant à Venise à San Cassan al Campaniel (*), j’ ai eu plusieurs fois
T occasion d’en parler dans ce volume à l’occasion des Procuraties de S. Marc,
de 1’ autel de Verde della Scala, de 1’ Eglise de S. André de la Chartreuse, de
l’autel de S. Girolamo à S. Salvatore, du Palais della Ragione à Vicence, du
Chœur de notre Eglise de S. Antonio Abate et de la Scuola di S. Rocco. Et il
exécuta encore d’autres travaux; ainsi en 1530 avec les tailleurs de pierres,
Taddeo fils de Bartolomeo et Silvestro di Giacomo ( 2 ), il remplaçait sous une
forme plus somptueuse l’autel qu’ avait fait ériger en 1512 le patricien Ettore
Ottobon dans la susdite Eglise de S. Antonio. Autel qui, comme le disait plus
tard Sansovino : « très riche en colonnes, marbres, contient, en délicate et
» excellente peinture, 1’ histoire des dix mille martyrs, faite par Vittorio Scar-
» paccia, le plus habile peintre de son temps » ( 3 ).
De 1547 à 1550 Guglielmo dirigeait les travaux de l’Eglise et du mo
nastère (il n’existe plus) de Santa Maria delle Vergini où travaillèrent éga
lement les tajapiera: Antonio d’Andrea Gagini, Gian Pietro Zanchi, Lorenzo
dit Fachiri, les frères Pierino et Bartolomeo Quarto, Benedetto et un certain
Santo qui pourrait bien être fils de Tullio Lombardo ( 4 ).
Temanza ( 5 ) croyait pouvoir attribuer à Guglielmo Bergamasco même le
majestueux maître-autel de 1’ Eglise de S. Salvatore ; il est certain toutefois
que la statue qu’ on y admire encore aujourd’ hui ne peut être de lui, car s’il est
vrai qu’ il mania quelquefois le ciseau, par contre soit dans les autels de S. Gi
rolamo et de Verde della Scala, soit dans la Cappella Emiliana à S. Michele
de Murano, les sculptures furent confiées à d’autres maîtres, et l’on ne peut
avoir une idée de son peu d’habileté dans ce genre de travaux par le mal
heureux bas-relief (v.fig. 244) qu’il exécuta en 1525 pour la porte du Lazza
retto Vecchio ( 6 ) et qui est actuellement au Musée Civique.
Le même biographe ajoute : « L’Eglise de la Madone dite della Grafia
» dans 1’ île au delà de S. Georgio Maggiore, a comme œuvre de lui la cha-
» pelle de Ste Anne. Est également son œuvre le magnique palais, inachevé
» toutefois des Tasca, nobles Vénitiens, à Portogruaro en Frioul, déjà élevé par
» les Comtes Fratina; et de là fut apportée à Venise la belle porte, avec co-
» lonnes cannelées, que l’on voit maintenant au palais Tascà, près du pont
» della Guerra à Saint Giuliano (v. fig. 270). Telle en est la magnificence
(12 3 4 5 6) T e X te It., p. 292 et 293.
22