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SECONDE PARTIE
et entre autres des statues de marbre de Bianca Visconti et du Duc Sforza rap
pelées confusément par le passage suivant de Sansovino (!) ; « on y conserve »
(dans les Salles de l’Armement) « la statue en marbre consacrée à la mémoire
» de Giberto da Coreggio, qui, l’an 1373, fut général de la Rép On y
» conserve également une autre statue, que l’on croit être celle de Bianca Ma-
» ria, épouse du Duc Francesco Sforza, et la statue en marbre de Francesco
» Novello de Carrare, dernier Seigneur de Padoue ( 2 ), avec autres choses acquises
» par la victoire de 1571, importantes et curieuses ».
Mais Grevembroch était, au contraire, bien plus précis au siècle dernier,
quand il écrivait sous les dessins de ces deux sculptures:
Due statue di fino marmo, che esistono tra le rarità nelle Sale del Consiglio dei
X in Venezia; l’una rappresenta la vera effigie di Francesco Sforma Duca di Milano;
l’altra la certa sembianza di Bianca Maria Figlia, et erede di Filippo Visconti già
duca e divenuta una delle Mogli di Francesco medesimo, aggregati alla Veneta No
biltà l’anno 1439 ( 3 ).
C’est précisément sur l’indication de ces dessins que j’ai pu retrouver ces
deux statues au Musée de Vicence parmi les objets provenant de la Collection
du comte Velo (v. fig. 249 et 260).
Comment et quand sont-elles entrées dans cette Collection, je l’ignore
complètement ( 4 ); toutefois si une revendication est aujourd’hui impossible, il
serait facile, au contraire, de tirer des originaux des calques pour des repro
ductions en fonte qui prendraient place dans notre Musée Archéologique.
Relativement à ces deux portraits, je crois que, comme base des futures
recherches, il ne faut nullement négliger la conjecture de leur provenance de
Crémone, lorsque en 1499 cette ville tomba au pouvoir des Vénitiens; et d’au
tant plus que c’est en cette circonstance que fut apporté à Venise le grand écus
son en marbre Visconteo-Sforzesco qu’un trévisan fit accrocher en guise de
trophée à sa maison à la Giudecca et qui, il y a vingt ans, est devenu la pro
priété du Musée Civique.
La statue martiale de Sforza ( 5 ) expressive, bien proportionnée et exécutée
avec un soin exquis, peut être considérée comme 1’ une des œuvres les plus
importantes de l’art lombard à la fin du XV e siècle. Je crois tout autre, au
contraire, le ciseau qui exécuta la statue de Blanche Visconti, qui d’ailleurs a
le caractère sommaire d’un travail décoratif destiné à un point de vue éloigné.
Quant aux Eglises vénitiennes, je ne dois pas omettre l’autel qui se trouve
dans 1’ une des Chapelles du transept des Ss. Giovanni e Paolo (v. PI. 134),
sur lequel, comme j’ ai eu occasion de le dire, fut placée au siècle dernier la
statue de S te Madeleine par Bartolomeo bergamasque.
La forme et les ornements de la pala de cet autel (auquel fut ajoutée
(1 2 3 4 5) Texte It<) p. 295.