LA RENAISSANCE.
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inconnu qui orne la base d’un candélabre dans un jambage de fenêtre de la
chambre des Écuyers. Je donne ici la reproduction de ce charmant bas-re-
lief (v. fig. 26), et je rappelle que dans la Calle dello Scudo, dans le fenê
trage situé sur la cour, il existe également un second chef-d’œuvre du même
genre, que dans les pilastres, dans les décors, dans une foule d’autres orne
ments des deux façades abondent les médaillons, les portraits et les figurines
et les sujets mythologiques, dont usaient si largement les architectes-sculpteurs
lombards de la Renaissance, et ces derniers se mêlent aussi souvent à 1’ hi
stoire de ces gracieux travaux métalliques appelés laminettes ou plaqués.
Comme je dois bientôt, à propos de la description d’un autre monument,
traiter longuement des divers types d’ornements verticaux, j’ ai pensé qu’ il me
suffisait d’offrir au lecteur, dans les pl. 52 fig. 1, 88, 89 et 90, les seules déco
rations des pilastres de l’Escalier des Géants, lesquelles, outre le mérite techni
que, se distinguent encore par l’originalité de la composition (*).
Et comme cette grande richesse d’ornements n’était pas encore suffisante,
on eut encore ici recours au niellage (avec plomb) de la pierre, 1’ appliquant
à la face ou autour des gradins avec dessins de végétaux très variés dans
leurs formes et combinaisons d’entrelacements ou mouvements.
Le palier qui dans le haut à l’extrémité des rampes s’avance heureuse
ment en forme d’avant-corps de la loggia, est latéralement supporté par des
arches élégantes, dont la structure et les récurrences s’harmonisent parfaite
ment avec la galerie.
Il faut remarquer ici le type robuste des pieds-droits dans les angles en
saillie, à large écornure curviligne, enfermés dans les pilastres et décorés de
riches trophées (v. pl. 81 fig. 2).
Les voûtes des arcs et les plafonds droits qu’elle déterminent sont di
visés en compartiments et petits caissons, où je ne sais ce qu’ il faut admirer
le plus, ou la disposition et la composition variée des ornements, à feuillages,
rosaces et fleurs, çà et là combinés avec de délicates figurines et des animaux,
ou jT habileté des ciseaux qui les exécutèrent.
Mais les plus importantes et caractéristiques décoratives de cette partie
de l’escalier, celles qui surtout (malgré les dégâts) attirent l’attention de l’ar
tiste, ce sont les figures de Victoires et Renommées sculptées en bas-relief
au-dessus des archivoltes (v. pl. 118 fig. 1, pl. 91 et pag.iy et 28), ce sont des
sculptures dignes d’être étudiées non seulement pour la manière, je dirai sage,
dont elles ont été presque partout disposées et adaptées aux espaces du fond,
mais encore pour la vivacité et la légèreté aérienne des mouvements des mem
bres et des plis flottants des vêtements. Puis le modelé extrêmement délicat
de ces figures, dans certaines parties émergeant des champs légèrement en creux,
(*) Texte It., p. 156.