LA RENAISSANCE.
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On ne trouve aucun document, et cependant ils sont nombreux, qui précise
la place destinée à ces nouvelles figures ou mieux encore qui puisse en quelque
sorte prouver même leur exécution.
J’ai découvert au contraire dans le registre de l’Église le compte suivant
en double 1560 — Conto.... per Figure doi de marmoro che par esse poste al Sa-
gramentto in giexia die dar adj p.° mar%o per lej medeme per resto L. XVIIIJ
g. III. p. 26. — Figure alinc. 0 die aver adi 30 M.° 1386.. .. L. XVIIIJ g. III p. 26 ( 1 ).
Et plus tard on voit détaillée la note des comptes réglés le 10 Avril 1587 ( 2 )
a M. ‘Bernardin sculptor per resto de ducati vinti d’un a polira.. .. per aver con%ato
la figura che fo huttata %oso delV altar de San Polo, fattoli una man et libro, et pour
d’autres travaux du même genre dans la même Église. Et en effet on peut
encore aujourd’ hui discerner les vestiges de cette restauration et autres ré
parations.
Et il n’y a aucune raison de classer ces deux statues parmi les imitations,
car jusque dans les plus petits détails on voit qu’ elles sont parfaitement con
temporaines et en harmonie avec les autres sculptures des petits autels.
Personne ne peut assurément reconnaître aux maîtres du temps de Danese
Cattaneo une grande habileté à reproduire les travaux antiques, et il existe en
outre plusieurs bons modèles de fines décorations imitant les caractères déjà
penchant au classique du commencement du XVI e siècle, exécutées par des
artistes de la seconde moitié du XVII e . Ainsi par exemple dans les pilastres à
droite de la façade de la riche Chapelle du Saint à Padoue ( v. P. II, pl. 31
fig. 4) sculptés par Matteo et Tommaso dei Garovaglio ou Garvi-de-Allio,
famille bissonaise qui s’appelait d’abord tout simplement dei Garvo ( 3 ).
Mais malgré cela et quoique je veuille être réservé dans 1’ exposé de mes
idées, je ne puis en aucune façon admettre que Danese Cattaneo ou autres
sculpteurs de la décadence aient pu se pénétrer assez ou entièrement de l’esprit
ingénu et bien caractéristique de la première Renaissance pour produire des
œuvres semblables aux deux statues en question.
Quand on étudie le genre de pose et la forme de ces figures, qnand on
regarde les extrémités (la main de S. Jacques est anatomisée et exécutée d’une
manière identique aux mains de la statue du Doge debout dans le mausolée
Tron et les pieds sont entièrement semblables à ceux des autres figures de
Rizzo); quand on considère attentivement les draperies soit dans les masses
ou le mouvement des lignes et dans la manière dont elles enveloppent ou
dessinent le corps, soit dans leurs détails spécialement dans les tuniques, on
ne peut pas ne pas y découvrir les éléments qui, peu de temps après, eurent
un développement esthétique jjIus équilibré dans les statues de la Charité et de
la Prudence de Rizzo dans le susdit mausolée Tron. Il est certain que dans
(i 2 3) T ex te It., p. 160.