LA RENAISSANCE.
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Passionné pour les inventions et habile également comme mécanicien,
on raconte que, ayant avec Giorgio di Iamedeo luganais inventé un nouveau
système de meules pour moulins, il obtint en 1488 du Sénat le privilège d’en
fabriquer infina ad anni setanta e che alguno non possi far, ne usar in alguna cossa
de dicti suoi Ingegni (').
Le 7 novembre 1490, Antonio Rizzo et Mauro Coducci bergamasque dit
Moro di S. Zaccaria étaient désignés par les présidents de la Scuola grande de
S. Marc, pour estimer les travaux exécutés en dehors du contrat pour la re
construction de la Scuola, par les maîtres Pietro Lombardo, Giovann Bora
et Bartolomeo di Domenico ( 2 ).
Parmi les autres travaux confiés à Rizzo citons tout particulièrement
le soin de réparer le palais della Ragione de Vicence renversé deux ans à peine
après qu’ il avait été commencé. Voici en quels termes une chroniqne ( 3 ) parle
de ce désastre :
« Le mercredi 20 Avril 1496 entre les 19 e et 20 e heures s’ écroula une
» grande partie des fondations du nouveau palais de Vicence, c’ est-à-dire toute
» P aile du côté de la poissonnerie avec toutes les colonnes et voûtes de dessous
» et de dessus avec toute la couverture en plomb, et les chambres des gages
» s’ écroulèrent, tout cela par la faute des chaînes de fer qui étaient trop grêles
» et se rompirent et par la faute des colonnes de dessous qui étaient trop
» minces, et en particulier celle qui était sur le côté vers la poissonnerie, et la
» Commune de Vicence fit abattre tous les supports de la tête du dit palais
» parce qu’ ils menaçaient ruine, et à cette occasion construire deux pilastres
» de grande prise sur les côtés, et remplacer par de plus grosses toutes les
» colonnes de dessous ».
Voilà pourquoi les Vicentins s’ adressèrent alors à Antonio Rizzo,
dont les conseils pratiques et intéressants, qui ne purent toutefois être mis à
exécution, sont rapportés ici en note ( 4 ), empruntés textuellement aux documents
publiés avant moi et qui se trouvent aujourd’hui aux Archives Communales
de Vicence, mais malheureusement sans le plan relatif qui les accompagnait
à 1’ origine.
Disons en terminant que Zani, dans son Enciclopedia artistica, compte Rizzo
parmi les sculpteurs d’ivoire.
Le biographe qui doit conserver impartialement le souvenir tant des fautes
que des qualités des personnages dont il raconte la vie, doit aussi inscrire Rizzo
au nombre des braves qui avec leur génie donnèrent encore à la patrie leur propre
sang. Il fit preuve d’intelligence et de courage aux sièges de Scutari ( 1474 et
1477) où il se conduisit fedelmente in tutte le baterie a le lombarde a tirar piere
et far tuto ciucilo gl’ era possibile ne la difesa et où il fut ferito de piu ferite. Si bien
( 1 2 3 4 ) Texte It., p. 161 et 162.