Full text: La renaissance (Seconde partie)

SECONDE PARTIE 
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in se convertat. Mirantur omnes tam brevi tantam molem, tanto artificio erectam, 
QUAE NON MODO ANTIQUUM REDOLET, VERUM ETIAM MAXIMAM REFERT ANTIQUI 
TATEM ( quel parfum de renaissance dans cette phrase ! ). Nihil te ex hoc templo 
vidisse existima, neque posse merito concipere illius elegantiam. Visu opus est ad judi 
candum. Veniens itaque, ubi ad S. Cristophori coenobium (') appropinquaveris, patenti 
ac detecta navicula, erige te in pedes, atque inde contemplare. 
Et l’humaniste qui s’exprimait sous une forme aussi passionnée et avec 
tant d’élégance avait raison car, excepté en partie l’Eglise de S. Job, c’était 
le premier édifice religieux qui s’élevât au sein des lagunes dans toute la 
fraîcheur homogène et printanière de la Renaissance. 
Le même épistolier met également en relief et le mérite extraordinaire 
de Moretto et l’estime dont 1’ entouraient les Camaldules, lesquels, outre la 
direction des travaux de S. Michel en l’Ile, lui confièrent encore plusieurs 
affaires et négociations confidentielles. 
Ces papiers ne parlent pas de lui, il est vrai, avant 1476; mais en Juillet 
de la même année il est désigné comme suit : Moretus lapicida cupidissimus 
perficiendae fabricae, quam incoepit: et un autre feuillet de l’année suivante 
lorsque ce maître se trouvait à Ravenne, porte : Miror admodum- adhuc Moretum 
lapicidam minime rediisse. Qui tamen si redierit incolumis, secumque inde aliquid 
asportaverit, perquam jucunde excipietur a nobis. Certum est autem ejus praesentiam 
plurimum conferre ad excitandam interdum fabrorum muralium, operarumque negli- 
gentiam, qui deficiente praeposito, unius diei opus biduo conficiunt. Itaque si inde 
nondum profectus sit, dimitte illum quanto citius potest, ut quod coeptum est, tempore 
constituto perficiatur. 
Peu après en Septembre 1477, dans une autre lettre de Pietro Delfino à 
l’Abbé Donà (qui était alors au couvent des Camaldules de S. Apollinaire 
in Classe en dehors de Ravenne ) nous lisons : Moretus lapicida se tibi commendat, 
ac si quid agri Cesenatici vendicasti, quod sibi in emphiteosim tradi possit, ut sui 
memineris, enixius orat. Eum tibi ipse quoque commendo. 
Je n’ ai pas voulu omettre ce passage parce qu’ il éclaire un peu le passé 
de ce maître et donne tout lieu de croire que, avant de venir à Venise, il exerçait 
le métier de tailleur de pierres et constructeur près de 1’ endroit où il possédait 
quelques propriétés. Je ne serais pas surpris qu’ il ait travaillé à Ravenne même. 
P. Delfino parle encore de plusieurs autres; ainsi en Avril 1477 il fait 
mention de Corradino tailleur de pierres qui avait repris les travaux, et en 
Juillet de la même année, l’Évèque de Belluno lui ayant demandé un maître 
habile, il répondait: Sicut ex latore tuarum, quas novissime accepi, significatum est 
mihi, lapicidam quaeris peritum. Complures itaque expertus per octo fere annos, ne 
minem certe novi, qui cum Thadeo harum bajulo, hac arte conferri possit. Extant ejus 
( 1 ) Texte It., p. 164-5.
	        
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