LA RENAISSANCE. 83
du surcroît de travaux nécessaires à l’avancement delà construction eu égard
à la hauteur.
Moretto prenait à ses frais pour compagnon, Giacomo de Bergame maçon
et s’engageait également à se rendre à son propre compte aux carrières d’Is-
trie pour choisir les pierres et les préparer et de remettre en œuvre les susdits
quatre médaillons avec les images de S. Pierre et les armoiries patriarca
les ( ! ) ; et il fut fait ainsi.
De cette manière suivant un système alors fréquemment en usage et
pratiqué au moins en partie également à S. Michel, maître Moro cumulait les
fonctions d’architecte et d’entrepreneur de la construction. Ce qui sert à ex
pliquer comment en pareil cas sur les registres des commettants on ne peut
qu’incidemment retrouver le nom des autres (et parfois fort nombreux) exé
cuteurs des mêmes œuvres,
C’ est précisément dans les comptes de ce campanile que j’ai trouvé la
première indication de la patrie de ce maître qui dans une note de 1484 (re
lative à la partie des revêtements en pierre d’Istrie qui était alors mise en
œuvre et à la corniche déjà terminée et autres parties) est nommé moretto
DA BERGAMO.
L’année suivante il préparait les matériaux pour les balchonade ou ou
vertures de la chambre et en i486 les pierres pour le sommet.
En 1488 la coupole formée d’une ossature de bois recouverte de lames de
plomb et surmontée de la croix était déjà achevée et l’on mettait aussi les
cloches en place.
Enfin le 16 Octobre 1490, après la pose de certaines colonelle, sans doute
celles que 1’ on voit dans la partie finale, et après 1’ achèvement de la voûte
pour le palier de la chambre, maître Moretto recevait le paiement de tout ce
qui lui revenait pour tous les travaux exécutés au ou pour patriarcado.
Quelle était la forme du campanile avant cette reconstruction ( 2 ), je ne le
saurais dire; toutefois, à s’en tenir à l’inscription susdite de la porte, on pour
rait supposer que le soubassement actuel à saillies est encore celui qui fut
construit en 1474.
Le clocher actuel (v. PI. 107 fig. 1), loué d’ailleurs par Sabellico, subit
plusieurs restaurations et perdit malheureusement son caractère vénitien quand
fut démolie en 1670 la haute coupole qui le couronnait à 1’ origine et dont nous
donne une idée le panorama de Jacopo de’ Barbari (?).
Une autre particularité typique de beaucoup de campaniles vénitiens est
le manque de proportions et une certaine pauvreté architectonique de la par
tie qui sert de stéréobate ; et même dans cette construction un soubassement
C 1 U Texte It., p. 173.