LA RENAISSANCE. 87
maîtres de la Renaissance qui travaillèrent encore avant à S. Zacharie avec
Gambello.
Et, il est bon de le répéter, c’ est précisément au lombard Domenico dit
Duca, à Luca da Isola, à Filippo da Melide, à Michèle luganais et à Giovanni
Buora da Osteno, que l’on doit les principaux travaux qui ont ici l’empreinte
du nouveau style, auquel Gambello sut se plier, sinon avec une conviction
profonde et avec une parfaite intelligence des prototypes classiques, du moins
avec beaucoup de bon sens décoratif relativement au choix des nouveaux élé
ments par rapport au milieu.
Ainsi c’est sous sa responsabilité de protomaestro que ces artistes sculp
tent les groupes des chapiteaux tant des Chapelles qui couronnent le passage,
que de l’ordre inférieur du pittoresque presbyterium sur lequel se courbent
les nouvelles archivoltes à plein cintre (v. Partie I PI. 29 fig. 2).
C’ est sous ses ordres que se dressent les élégantes et mâles colonnes de
la nef sur lesquelles les ciseaux de Domenico Duca et de Giovanni Buora font
revivre avec une grande liberté d’allures les aigles impériales de la vieille
Basilique de S. Zacharie érigée par les Participazio avec l’argent et les maî
tres fournis par l’empereur Léon V (v. aussi Partie I pl. 30 fig. 1 et 2). Et
c’ est enfin le même Gambello qui revoit en dernière analyse les piédestaux
octogones qui contribuent dans une si harmonique mesure à résoudre sans
défaut de matériel et partant sans pesanteur et sans exilité le double problème
statico-artistique de ces supports élancés ( 1 ). Supports dont le concept original
échappe à toute règle classique absolue ; mais qui par leur forme expriment
clairement la tendance éminemment décorative qui passionnait tant les archi
tectes-sculpteurs lombards d’alors et qui apparaissent comme l’un des pre
miers et plus hardis modèles des typiques colonnes à candélabre si recherchés
par ces artistes.
Cependant on reprenait les travaux de la façade de l’Église (v. Partie I
pl. 27), interrompus depuis plusieurs années.
Excepté les travaux de maçonnerie et les décorations du stéréobate, rien
n’était fait et sur cette vaste paroi presque entièrement nue le nouvel archi
tecte trouvait un champ libre ouvert aux conceptions de sa puissante imagination.
Le premier document qui relate la reprise des travaux de la façade date
du 18 Juillet 1483 et concerne la frise de la porte que Giovanni Buora avait
en partie sculptée.
Viennent en Octobre et en Novembre de cette année des paiements faits
à Domenico Duca pour une confetiera su la porta et pour faire une confetiera
soto la palestra de la porta granda.
(') Texte It., p. 174.