DES VERGES COURBES. Qi
Si l’on compare ce tableau à celui de la page 78 , relatif à
une verge droite appuyée par ses deux extrémités, on verra
qu’à partir du troisième son, solqui est donné par lafig. 3y,
tout le reste de la série des sons est le même. Les nœuds qui
s’établissent dans les branches de la fourche produisent le même
effet que les points d’appui. Dans les manières de vibrer où il
y a deux nœuds très-rapprochés, les vibrations s’exécutent
comme dans une verge dont une extrémité est fixée et l’autre
libre; aussi la progression des sons est-elle la même; mais leurs *
valeurs absolues dans la fourche sont plus aiguës de deux
octaves, parce que l’équilibre des deux branches qui s’appuient
l’une contre l’autre les fait vibrer comme des verges droites
dont une extrémité est fixée.
Si l’on continue à courber davantage la verge, jusqu’à en
former un anneau circulaire dont on soudera ensemble les deux
extrémités, on pourra encore y produire des vibrations di
verses et en tirer différens sons. Ces vibrations sont toujours
telles que l’anneau se partage en 2, 4,6, ou en général en un
nombre pair de parties égales qui vibrent isolément en sens
contraire , et qui sont séparées les unes des autres par des
nœuds de vibrations. Les sens qui correspondent à ces manières
de vibrer sont entre eux comme les carrés des nombres impairs
3, 5, 7, 9.
Pour produire à volonté chacun d’eux , il faut poser l’anneau
sur des chevalets de bois, de liège, ou de toute autre matière
flexible, que l’on place de manière qu ils répondent à autant de
points dans lesquels on veut établir des nœuds. Puis pressant
légèrement l’anneau en ces points avec les doigts , on passe l’ar
chet au milieu d’une des parties qui doivent vibrer. Il faut
faire en sorte que le mouvement de l’archet soit à peu près
vertical, le plan de l’anneau étant placé horizontalement. De
cette manière les vibrations s’établissent avec plus de facilité
que si le plan de l’anneau était vertical, parce que son poids
les contrarierait.
Il est bien facile de voir pourquoi un anneau en vibrant
se divise toujours en un nombre pair de parties : cela est né-r