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DES INSTRUMENS A VENT.
parlera mal, ou même ne parlera pas du tout. Si, au con
traire , la lèvre B L descend trop bas, l’ouverture de la bou
che sera trop étroite et le tuyau octaviera, c’est-à-dire qu’il
ne rendra pas le son fondamental, qui convient à sa longueur,
et qui est toujours le plus plein de ceux qu’il peut rendre;
mais il en fera entendre quelque autre plus élevé. On con
çoit qu’il est pins facile de remédier à cet inconvénient qu’à
l’autre , puisqu’il suffit de rehausser la lèvre supérieure pour
l’amener au degré convenable. Aussi commence-t-on toujours
par la faire plus basse qu’elle ne doit être , et on la coupe
peu à peu jusqu’à ce que le tuyau , mis en place , donne le son
fondamental qu’on en attend. L’ouverture de la bouche, celle
de la lumière et la longueur des lèvres sont assujetties à des
proportions que l’expérience a fait connaîti’e, et qui influent
sur la beauté des sons. Il y a aussi des rapports à observer
entre la longueur et la grosseur des tuyaux, pour que tous
les tuyaux d’un jeu d’orgue puissent parler également bien
avec la quantité de vent qui sort du commun réservoir où l’air
est condensé par les soufflets. En général, la lame mince d’air
dirigée parallèlement à la colonne contenue dans le tuyau ,
semble produire sur elle le même effet que le frottement dans
les vibrations longitudinales des cordes. Pour qu’elle déter—
mine des vibrations régulièrement continuées, il faut qu’elle
frappe la lèvre supérieure avec un certain degré de force pro
portionné à la masse d’air qu’elle doit ébranler . et d’autant
plus considérable, que le tuyau est plus large. Le seul souffle
de la bouche suffit pour les petits tuyaux. C’est ainsi, par
exemple , que l’on joue de la flûte traversière. Dans cet in
strument , c’est avec les lèvres qne l’on dirige le souffle , de
manière qu’il aille frapper obliquement le bord tranchant d’un
trou circulaire que l’on appelle Y embouchure j aussi ne réus
sit-on à faire résonner une flûte qu’après s’y être quelque
temps exercé. Mais on y parviendrait à coup sûr en dirigeant
convenablement la lame d’air par des moyens mécaniques; et
cela se trouvait réalisé dans le Auteur automate de Vaucan-
§on. On emploie encore d’autres procédés pour faire réson