DES INSTUUMENS A VENT.
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même difficile de souffler assez faiblement pour l’obtenir, lorsque
le tuyau est trop long, comparativement à son diamètre. Dans
notre expérience, la distance du fond du tuyau, jusqu'à l’ex
trémité de la lèvre supérieure de la bouche , était de 18 pouces
3 lignes , le diamètre intérieur étant d’un pouce. A mesure que
l’on obtenait un des sons propres à ce tuyau, on en cherchait
l’unisson sur un orgue bien accordé; et lorsqu’on avait trouvé
la note qui en approchait le plus, on estiumh au jugeaient de
l’oreille la petite correction qui pouvait èti'e attribuée au tem
pérament de l’instrument. Cette épreuve nous a donné succes
sivement tous les sons indiqués par la théorie, sans qu’il ait été
possible d’en obtenir d’autres, quelque ménagement que l’on
ait employé pour graduer la force du vent. Je ne rapporterai
point ici les détails mêmes de l’expérience , parce que j’aurai
plus loin occasion d’en citer une autre du même genre , dans
laquelle nous avons seulement substitué aux variations d’inten
sité du vent, celles de la largeur de 1’embouchure.
Dans tous les modes d’oscillations que nous venons de décrire,
il existe entre les nœuds de vibrations N, N 2 d’autres points
MM,, fig. 62, où les variations de densité sont tout-à-fait nulles,
les couches aériennes qui s’y trouvent ne faisant qu’aller et venir
en avant et en arrière. Supposons donc qu’en un de ces points
tel que M, on perce un trou latéral qui permette à l’air du
tuyau de communiquer librement avec l’atmosphère; cette com
munication ne portera aucun obstacle aux oscillations de la
colonne intérieure en avant et en arrière, puisque la densité
en M est constamment égale à celle de l’air du dehors. On pourra
donc alternativement ouvrir et boucher cette ouverture , sans
que le son en sait nullement altéré. C’est en effet ce que l’expé
rience confirme, et elle montre aussi que cette propriété est
particulière anx points MM,..., comme il était facile de le
prévoir.
Il y a plus : ce phénomène est indépendant de la grandeur de
l’ouvertiire M. On pourrait l’étendre à tout le contour du tuyau,
et séparer entièrement la partie M B , depuis le point M jusqu’au
fond solide, le son n’en serait nullement altéré; mais alors la