DES INSTRUMENS A VENT.
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l'autre, Bernoulli trouva que le son était entièrement conforme
au io/4 des orgues, dont le ut x est donné par un bourdon de
4 pieds ; ce qui est en effet conforme au rapport inverse des
longueurs. Mais en soufflant de près dans ce même tuyau,
et couvrant par la lèvre inférieure une grande partie de l’ou
verture, le son baissait d’une tierce mineure, c’est-à-dire dans
le rapport de |. Bernoulli prit ensuite un autre tuyau de même
espèce , mais double en longueur. Celui-ci, quand on soufflait
de loin, rendait l’octave grave du précédent, ou sol 3 , confor
mément à la théorie ; mais quand on soufflait de près , en cou
vrant avec la lèvre une grande partie de l’ouverture, il ne
baissait plus que d’un demi-ton majeur, c’est-à-dire dans le
rapport de ||. En continuant l’expérience sur des tuyaux de
plus grandes dimensions, Bernoulli trouva que plus ils étaient
longs, moins la manière de souffler avait d’influence sur le son
que l’on obtenait, et enfin pour de grands tuyaux d’un pied ou
davantage, la différence devenait tout-à-fait insensible. La
même chose avait lieu pour les tuyaux ouverts des deux côtés j
seulement l’influence de l’embouchure y était moindre.
Ces résultats indiquaient la progression du phénomène, mais
n’en donnaient ni la loi, ni la mesure. Pour la découvrir, Ber
noulli prit un tuyau cylindrique, ouvert par les deux bouts,
mais dans lequel il introduisit par le fond un piston très-juste
qu’il pouvait arrêter à son gré à tel ou tel point. La théorie
nous a montré que lorsqu’un pareil tuyau, supposé entière
ment ouvert, donne le son le plus grave qu’il peut rendre, la
colonne d’air qu’il renferme se partage en deux divisions
égales, séparées par un nœud de vibration immobile. Si donc,
après avoir d’abord fait résonner le tuyau ouvert, on y enfon
çait le piston jusqu’à la moitié de sa longueur , ce qui le chan
gerait en un tuyau bouché d’une longueur moitié moindre,
cette moitié bouchée donnerait précisément le même son que le
tuyau entier. Mais pour établir ce résultat, la théorie suppose
que l’agitation primitive produite à l’orifice du tuyau est bor
née aux particules mêmes qui se trouvent à son orifice, ou du
moins ne s’étend dans l’intérieur qu’à une distance négligeable,