Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

DU SON - , 
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D’après cette analyse mécanique du phénomène , on voit que 
ïe mouvement et les condensations qui existent à chaque in 
stant dans la masse d’air, ne sont réellement que la répercussion 
du mouvement et des condensations imprimées aux premières 
particules sur lesquelles l’explosion a agi directement; et comme 
dans un air libre, à mesure que l’ondulation s’étend, elle se com 
munique à la fois à un plus grand nombre de particules, il faut 
qu’alors les agitations et les changemens momentanés de den 
sité aillent toujours en s’affaiblissant à mesure que l’on s’éloigne 
du centre de l’explosion. C’est aussi ce que l’on observe dans 
l’atmosphère, car le son paraît d’autant plus faible qu’on est 
plus éloigné du lieu où il s’est produit. Mais si la niasse d’air, 
dans laquelle le mouvement se propage , était cylindrique, on 
ne voit pas que la force du son dût s’affaiblir avec la distance, si 
ce n’est peut-être par le frottement de l’air contre les parois des 
tuyaux. C’est, aussi ce que j’ai éprouvé, par expérience , dans les 
tuyaux des aquéducs de Paris, sur une colonne d’air cylindrique 
de q51 mètres de longueur. La voix la plus basse était entendue 
à cette distance de manière à distinguer parfaitement les paroles, 
et à établir une conversation suivie. Je voulus déterminer le ton 
auquel la voix cessait d’être sensible, je ne pus y parvenir. Les 
mots dits aussi bas que quand on parle à l’oreille, étaient reçus 
et appréciés ; de sorte que pour ne pas s’entendre , il n’y aurait 
eu absolument qu’un moyen, celui de ne pas parler du tout. 
Entre une demande et une réponse faite de cette manière, il 
s’écoulait 5",58 sex. ; c’était donc là le temps que le son mettait à 
parcourir deux fois la longueur de la colonne d’air, c’est-à-dire 
1902 mètres. Pour savoir si les sons graves ou aigus, forts ou 
faibles, se propageaient avec une égale vitesse, ou s’il y avait 
entre eux, sous ce rapport, quelque différence, je fis jouer des 
airs de flûte à une des extrémités du tuyau. On sait qu’en général 
un chant musical est assujetti à une certaine mesure qui règle 
très-exactement l’intervalle des sons successifs. Par conséquent 
si quelques-uns des sons s’étaient propagés plus rapidement ou 
plus lentement que les autres, lorsqu’ils seraient parvenus à mon 
oreille, ils se seraient trouvés confondus avec ceux qui les pré
	        
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