DES IHTSTHUMEWS A VENT.
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Lorsque l’on touche de grandes orgues dont les tuyaux ont
Jusqu’à 16 et 32 pieds de longueur, il faut un temps sensible
pour mettre la colonne d’air qu’ils renferment en vibration
régulière. Car si, dans un de ces instrumens bien accordé, on
touche deux notes des premières octaves qui soient entre elles
dans un rapport simple, comme celui de quinte ou de tierce,
on commence par entendre quelques battemens, qui bientôt dis
paraissent en laissant à l’accord des sons une parfaite régularité.
En général la construction des orgues présente une foule de
phénomènes d’acoustique très-dignes d’occuper les physiciens.
C’est là que l’on peut étudier les modifications infiniment va
riées que le son peut recevoir , soit par l’effet des embouchures
diverses qui introduisent l’air, soit par les obstacles qui inter
rompent ou retardent les vibrations, comme lorsqu’on ferme
un des bouts des tuyaux en totalité ou en partie , soit enfin par
l’influence de la configuration des tuyaux eux-mêmes. Dans
l’impossibilité d’exposer tous ces détails , j’en indiquerai du
moins les résultats principaux, qui nous feront d’ailleurs pas
ser en revue ce qu’il y a de plus intéressant dans les instru
mens à vent, puisque l’orgue les imite tous, avec quelques
légères modifications.
Des Tuyaux a cheminée.
On appelle ainsi, dans l’orgue, des tuyaux fermés par un bout,
mais au fond desquels on perce une petite ouverture circulaire
à laquelle on adapte un tuyau de plomb ouvert par les deux
bouts et de quelques pouces de longueur. Le son de ces tuyaux
est intermédiaire entre celui des tuyaux d’égal diamètre , tout-
à-fait ouverts et tout-à-fait bouchés.
Pour soumettre cet arrangement à la théorie, considérons
d’abord l’assemblage de deux tuyaux cylindriques AB, BD de
différens diamètres, ajustés l’un sur l’autre, fig. 70; le pre
mier entièrement ouvert à ses deux bouts A et B ; le second
entièrement fermé en B et D, à l’exception de l’ouverture né-