1Ô8 DES INSTRUMENTS A VENT, 
stitue à ceux-ci dans certaines parties du jeu, ce n’est que pour 
la différence de leur timbre. Aussi lorsqu’on fait les cheminées 
d’un très-petit diamètre par rapport au corps du gros tuyau, 
ce qui rend un son considérable , on a soin de les faire aussi 
très - courtes, parce que la valeur de A est alors très-peu diffé 
rente de L; et à mesure qu’on leur donne plus de diamètre, on 
leur donne aussi plus de longueur, parce que la valeur de * 
, , L-f / 
s’approche alors davantage de —-—. 
J’ai dit plus haut que quand les tuyaux d’orgue étaient, à 
très-peu de chose près , d’accord, on achevait de les accorder 
en rétrécissant un peu leur extrémité ouverte , si le son était 
trop aigu, en l’ouvrant s’il était trop grave. On doit voir 
maintenant que cette pratique est parfaitement conforme à la 
théorie ; car la portion élargie ou rétrécie du tuyau peut être 
considérée comme une espèce de cheminée plus ou moins large 
qu’on met sur le grand tuyau. 
Mais pour les tuyaux à cheminée eux-mêmes, on ne peut 
pas les accorder par cette méthode , parce que les changemens 
que l’on produirait dans l’ouverture de la cheminée n’auraient 
qu’un effet très-peu sensible sur le gros tuyau : on y supplée 
par un autre moyen d’autant plus curieux à connaître, que 
l’expérience seule a pu y conduire. A la surface extérieure du 
tuyau et à côté de la lèvre sur laquelle le vent frappe, on adapte 
deux lames de plomb LL, fig. 7 j, qui s’ouvrent en dehors et qui 
ressemblent à deux ailes : aussi les appelle-t-on de ce nom. En 
les tenant tout-à-fait ouvertes en dehors et couchées sur la 
surface du tuyau, on a le son naturel que ce tuyau doit rendre 
suivant sa longueur ; mais en les l’approchant peu à peu , le 
son baisse progressivement et d’une quantité quelquefois fort 
considérable. On voit que ce phénomène tient à l’influence 
des embouchures ; mais il ne serait pas facile de le calculer. 
En général , tout ce qui peut arrêter ou retarder d’une 
manière quelconque les vibrations de l’air, soit dans l’inté 
rieur des tuyaux , soit au-dehors , modifie le son qu’on en 
tire. Ainsi les tuyaux sont influencés par leur voisinage même;