DES INSTRUMENTS A VENT, ï5<|
car si, dans un orgue bien accordé, on en isole quelques-uns
en enlevant ceux qui les avoisinent, leur ton change , et ils
ne gardent plus l’accord.
Des Tuyaux coniques et hyperboliques.
Bernoulli a aussi calculé les vibrations de l’air dans les
tuyaux coniques , et Euler a étendu ces considérations à une
forme liyperboloïde quelconque. Les résuliats de ces calculs
sont intéressans à connaître , parce qu'ils sont liés avec les
effets des porte-voix , des trompettes , et même avec les lois de
la propagation du son.
Considérons d’abord un tuyau conique AB, fig. , ou
vert en A à sa base , et fermé à sa pointe B. Ici , comme
dans les tuyaux cylindriques, il pourra se former des vibra
tions de plusieurs ordres , selon le nombre de parties dans
lesquelles se partage la colonne d’air ; et plus ces parties
seront nombreuses , plus le son sera aigu. Dans le premier
■ordre de vibrations, qui donne le son fondamental, toute la
colonne d’air se meut à la fois dans un même sens, mais alter
nativement de la base vers le sommet et du sommet vers la
base. Les variations de densité sont nulles en A au bout ou
vert, et de là elles vont en croissant jusqu’au fond du B. Au
contraire, les excursions des particules sont nulles en B , et
vont en croissant jusqu’en A. Dans le second ordre de vibra
tions , la masse d’air se partage en deux parties séparées par
un nœud de vibrations qui reste immobile , et le sens du
mouvement est toujours contraire dans ces deux parties. Dans
le troisième ordre , il se forme ainsi trois divisions séparées
l’une de l’autre par des nœxids semblables , et ainsi de suite
indéfiniment , comme nous avons vu que cela avait lieu dans
les tuyaux cylindriques.
Pour donner à ces divisions de la colonne d’air un nom
général qui convienne à toutes les formes de tuyaux , Ber
noulli les appelle des concarnérations, D’après ce que nous
avons établi eu traitant des tuyaux cylindriques , leur exis-