DES INSTRUMENS A VENT. ï6i
de sorte que la distance de deux ventres consécutifs sera par-
, l
tout constante et égale a —, comme dans un tuyau cylindri
que de même longueur. Il n’en est pas de même des dis
tances des nœuds, qui sont inégales dans tous les ordres ;
mais avec cette particularité que leur variation , sensible pour
les premiers ordres, s’affaiblit rapidement à mesure que le
nombre des divisions augmente.
Quant à la progression des sons et à leur valeur absolue,
elle est la même que dans un tuyau cylindrique, ouvert à
ses deux bouts et de longueur égale au tuyau conique. Dans
ce dernier le sommet du cône , distant du premier ventre
l
d’une quantité égale à —, tient lieu d’un orifice ouvert et
n
communiquant avec l’atmosphère.
Cette correspondance s’étend aussi aux portions égales de
cône et de cylindre, isolées de ces corps par deux plans cou-
pans , menés par deux ventres. En effet ces portions , avant
d’être coupées, étaient consonnantes , l’une au cône , l’autre
au cylindre ; et, par conséquent, elles étaient consonnantes
entre elles : elles le sei'ont donc encore après avoir été
séparées, puisque, dans cet état, elles peuvent continuer
leurs vibrations comme auparavant. On peut vérifier ces
résultats par l’expérience, en adaptant une embouchure à la
base d’un tuyau conique, et comparant les sons qu’il peut
rendre avec ceux d’un tuyau cylindrique ouvert et de même
longueur. Après quoi, ayant choisi un mode de vibration où le
nombre des parties vibrantes sera n, on retranchera successi-
, , . , . I il 3/
veinent du cône entier les portions — — •— qui expn-
n n n
ment les distances des ventres au sommet du cône , et l’on,
verra si le reste du tuyau pourra donner le même ton que
donnait le tuyau entier, lorsque le même ordre de vibra
tion y sera rétabli. Bernoulli a fait ces expériences, et il en
a trouvé les résultats conformes à la théorie.
D’après cela nous pouvons prévoir le ton que devra don-
ToME If. I l