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ORGANES DE L OUÏE
CHAPITRE XIII.
Organes de VOuïe et de la Voix.
Ïjorsqu’a force de combinaisons et d’expériences, nous
sommes parvenus à découvrir les lois communes d’une classe
de phénomènes naturels, s’il existe dans les êtres organisés
quelques appareils destinés à rendre ces phénomènes sensibles,
il est d’un intérêt extrême d’en étudier le mécanisme , et de
le comparer à notre théorie ; car, pour savante qu’elle soit,
nous trouvons toujours que la nature en savait davantage ; et
l’observation de ses ouvrages, après avoir confirmé ce que
nous avions découvert de véritable, nous laisse encore bien
des énigmes instructives à deviner. Cette considération, très-
propre à frapper des esprits philosophiques, m’a engagé à
insérer ici quelques détails sur les organes de l’ouïe et de
la voix. Je les extrais principalement du traité élémentaire
de M. Magendie sur la physiologie.
Tous les appareils des sens sont en général composés d’un
système extérieur d’organes qui recueille les impressions exté
rieures , et d’un nerf placé derrière , qui paraît destiné à
nous en donner le sentiment intime. Cette disposition s’observe
dans les appareils de la vision, de l’odorat, du toucher; on
îa retrouve également dans l’organe de l’ouïe.
DE L’OUÏE.
Cet organe offre d’abord à l’extérieur une sorte de pavillon
évasé par-dehors , comme celui du cornet acoustique ; car, ainsi
que je viens de le faire entendre, nos instrumens les plus par
faits ne sont d’ordinaire que des imitations plus ou moins
heureuses des procédés de la nature. Ce pavillon se rétrécit peu
à peu en un conduit, revêtu intérieurement de poils et d’une