ET DE LA VOIX.
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matière visqueuse , qui en défendent l’accès aux corps étrangers.
Enfin le fond en est complètement fermé par une membrane
sèche et tendue, que la peau , devenue plus mince , recouvre en,
dehors, et que l’on nomme la membrane du tympan. Les
ondulations sonores de l’air extérieur ne pouvant pas aller plus
loin que celte membrane , il est vraisemblable qu’elle est des
tinée à les recueillir et à les transmettre à l’intérieur, fonction
à laquelle sa structure élastique la rend parfaitement propre.
Néanmoins la propagation du son se fait aussi par les par
ties solides qui l’environnent ; car elle peut être déchirée , ou
même entièrement détruite , sans que la faculté d’entendre
soit, dit-on, sensiblement altérée. Derrière elle, il y a une
cavité qui est nommée la caisse du tympan, laquelle com
munique avec le gosier par un petit conduit, qui permet à
l’air de l’arrière-bouche d’y entrer et d’en sortir. Cette con
dition paraît même essentielle à la communication des sons ;
car si le conduit guttural se bouche , on prélend que la sur
dité s’ensuit. Mais ce que la caisse du tympan renferme de
plus singulier, ce sont quatre petits corps os eux, appelés les
osselets, qui forment une chaîne continue attachée d’une part
à la membrane , et de l’autre à un appareil solide , très-
composé, appelé le labyrinthe, dont une partie, contournée
en spirale, a été nommée limaçon. Le labyrinthe est rempli
d’un liquide, dans lequel le nerf acoustique plonge. Ainsi,
l’on conçoit que les ondulations sonores , agissant d’abord
par leur choc immédiat sur la membrane du tympan, sont
transmises , par l’air de la caisse et par la chaîne des osselets ,
aux parois du labyrinthe, et de là , par l'intermédiaire du
liquide , au nerf acoustique. Mais voilà à peu près totit ce
dont on peut se rendre raison. A quoi sert la chaîne des osse
lets ? On l’ignore. Lorsque la membrane du tympan a été
détruite , cette chaîne n’est plus tendue , et ne peut plus
servir. Les trois osselets situés de son côté tombent , et le
quatrième seul reste d’ordinaire attaché à l’orifice du laby
rinthe, et à la membrane qui le ferme, de façon que le
liquide intérieur ne s’écoule pas. Alors l’audition a encore
lieu comme auparavant, quoique probablement avec moins