ÜitGANES DE L OUIE
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influence et celle de l’épiglotte, comme membrane compen
satrice , ne sont pas des élémens essentiels à la production,
même du son ; de sorte, par exemple , que l’épiglotte pour
rait vraisemblablement être détruite sans que la voix cessât de se
former. Mais leur absence ou leur présence doit se faire sentir
dans le chant, où les mêmes sons doivent être souvent produits
avec d’inégales intensités, et quelquefois avec une intensité
variable , le ton restant le même.
L’étendue des diverses voix humaines, depuis les plus graves
jusqu’aux plus aiguës, embrasse environ trois octaves. Les
voix les plus étendues ne passent guère deux octaves en sons
Lien pleins et bien justes. Les voix d’hommes, les plus graves,
vont communément de sol { à fa 3 , en appelant ut l l’«£ du violon-
•celle, ou le son fondamental d’un tuyau de quatre pieds bouché.
Les voix de femmes , les plus hautes, vont communément de re 3
à la4. En général , les voix des enfans et des femmes sont plus
aiguës que celles des hommes faits, parce que les lames de leur
«glotte sont proportionnellement beaucoup plus courtes. Elles
augmentent dans l’homme vers quinze ou seize ans, et acquièrent
<en peu de temps une longueur presque double de celle qu’elles
avaient d’abord; c’est ce qui fait le changement qu’on observe
à cette époque dans le son de la voix, et qui la rend plus
grave. Quant à son volume absolu, il dépend dans chaque
individu de l’épaisseur des lèvres de l’anche, et de la force
d’expiration que les poumons peuvent exercer.
Après ces explications, il sera très-facile de comprendre les
modifications essentielles que l’organe de la voix présente dans
les différens animaux. J’emprunte ces détails dans les leçons
d’anatomie de M. Cuvier.
Les animaux à poumons, c’est-à-dire les mammifères, les
oiseaux et les reptiles, sont les seuls qui aient une véritable
voix. La nature de l’organe vocal est, dans tous , essentielle
ment la même. C’est un instrument à anche libre, que l’air
expiré des poumons fait parler. Mais il y a de grandes diffé
rences dans la disposition de ce mécanisme.
Les mammifères et les reptiles n’ont , comme l’homme,