SUPPLÉMENT A. U ACOUSTIQUE*
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SUPPLÉMENT A L’ACOUSTIQUE.
Lorsque j’ai parlé des harmonica, je ne connaissais pas les
moyens ingénieux et sûrs que M. Grenié a mis en usage pour
donner à ces instrumens tout le degré de perfection dont ils
sont susceptibles ; c’est pourquoi j’ajouterai ici un mot à ce
sujet. D’abord, si l’on veut que l’instrument soit dui’able et
constamment d’accord , il faut qu’il soit de ceux que nous
avons appelés à cylindre. Pour l’établir, M. Grenié se procure
des cloches d’une même espèce de verre, et des diverses di
mensions qui conviennent à l’étendue de l’échelle musicale qu’il
veut embrasser. Il les perce toutes à leur sommet, dans l’en
droit où elles doivent être enfilées par le cylindre ; puis, ayant
fait construire des moules sphériques bien réguliers, il ajuste
ses cloches sur un tour, et les use en dedans et en dehors
jusqu’à ce qu’elles deviennent partout d’une épaisseur rigou
reusement égale, ce dont il s’assure en les mesurant, dans toutes
leurs parties, avec un compas à branches courbes. Quand cela
est fait, il les use peu à peu sur leur bord extrême, perpendi
culairement à leur axe, jusqu’à ce que , placées sur le cylindre,
elles rendent exactement le son qu’on veut en obtenir, ce dont
on s’assure en les comparant à un orgue bien accordé. Quand
on est parvenu à ce terme, la cloche est achevée, et il faut
recommencer le même travail pour une autre note. On conçoi
qu’un instrument ainsi construit exige beaucoup de soint
et de dépenses, surtout si on veut lui donner une grandes
étendue de sons ; mais aussi on en est récompensé par la
constance de son accord et par la beauté pénétrante des sons
qu’il produit.
J’ai aussi omis d’expliquer, en parlant des orgues, la ma-