DU SON.
i3
les corps lumineux excitent dans nos organes est si rapide que,
dans toutes les distances où nous pouvons opérer sur la terre,
elle paraît absolument instantanée. Ainsi l’instant physique où
nous verrons la lumière , pourra être pris pour celui auquel
l’explosion a eu lieu. Il ne restera plus qu’à mesurer , avec une
montre à secondes, l’intervalle de temps écoulé entre l’appa
rition de la lumière et le moment où l’on entend le son.
C’est ainsi qu’en 1738 , les membres de l’Académie des scien
ces déterminèrent la vitesse de la propagation du son, entre
Montlhéryet. Montmartre, sur une longueur d’environ agooo'".
Le signal se faisait par des coups de canon. Ils trouvèrent
ainsi que la vitesse de propagation était uniforme. La valeur
absolue de cette vitesse, conclue d’un grand nombre d’expé
riences, se trouva de 337 m , 18 par seconde. Elle était sensible
ment la même, soit que le temps fût couvert ou serein, clair
ou brumeux, pourvu que l’air fût tranquille. Mais s’il était
agité par le vent, la vitesse du vent, décomposée suivant la
direction de la ligne sonore , augmentait ou diminuait de toute
sa valeur la vitesse de propagation du son, selon qu’elle lui
était ou favorable ou contraire.
Comparons ce résultat de l’expérience avec l’expression
donnée par la théorie. A la température de la glace fondante et
sous la pression de o m ,76, la densité de l’air sec à Paris est
, a -jgj, celle du mercure étant l’unité. Si la température s’élève
de t degrés, et que la pression barométrique devienne p, l’ex
pression de cette densité deviendra
10463 ■ (1 + t - o,oo375) . o m ,76
Par conséquent, en la substituant dans la formule , la vitesse
de la translation du son sera
= \/ io4b3 . o m ,76 g (1 -f-1.0,00375).
On voit alors qu’elle est indépendante de la pression atmosphé
rique , car la quantité p a disparu. Cela nous apprend que , si
la température était la même dans toute l’atmosphère, la vitesse