ÉLECTRIQUES. Si 7
communiqué l’électricité d’un tube de verre frotté avec de la
laine, on en approche un tube de résine ou de soufre, frotté de
la même manière , bien loin de fuir ce nouveau tube, elle s’en
approchera et se portera vers lui avec plus d’activité encore
qu’elle ne ferait si elle n’avait pas été électrisée préalablement.
La même chose a lieu si l’on commence par électriser la petite
boule avec le tube résineux , et qu’on en approche ensuite le
tube de verre ; dans un cas comme dans l’autre il y a toujours
attraction.
Nous voyons donc que lorsqu’un corps a été préalablement
électrisé et isolé, comme notre petit pendule, les autres corps
électrisés qui en approchent n’agissent pas tous sur lui de la
même manière , puisque les uns le repoussent et les autres
l’attirent : cela nous oblige désormais à distinguer deux sortes
d’électricités, l’une analogue à celle que développe le verre
frotté par une étoffe de laine ; nous la nommerons Vélectricité
:vitrée; l’autre, semblable à celle qu’exerce la résine, pareille
ment frottée avec une étoffe de laine; nous la nommerons
l'électricité résineuse. Celte belle découverte est due à Dufay.
Alors tous les phénomènes d’attractions et de répulsions que
nous avons jusqu’à présent observés pourront s’exprimer par
cette loi très-simple : les corps chargés d'électricité de même
nature se repoussent mutuellement ; de nature différente, ils
s’attirent.
Quoique cette proposition semble être purement l’énoncé
des phénomènes, il ne faut pas cependant y attacher une idée
de réalité absolue; car des mouvemens absolument pareils à
ceux que les corps électrisés nous présentent, peuvent être pro
duits sans aucune attraction ou répulsion véritable des parti
cules matérielles les unes par les autres. Pour en donner un
exemple, concevons un verre AB , fig. 4 5 rempli d’un fluide pe
sant , tel que l’eau ou le mercure, et suspendu verticalement par
un cordon à un point fixe S. Si on ne touche point à ce vase,
il restera immobile en vertu des lois de l’équilibre , et le fluide
pesant qu’il renferme ne lui fera prendre aucun mouvement
horizontal, parce que les pressions latérales, exercées à une