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ATTRACTIONS ET REPULSIONS
même profondeur dans les sens opposés AB, B A, sont égales
entre elles. Mais supposons qu’au moyen d’un miroir ai’dent M
on dirige un cône de lumière sur le point A , et qu’on fasse
ainsi un petit trou dans la paroi en ce point : alors le fluide
s’écoulant librement par ce trou , la pression dans le sens B A
y deviendra nulle ; et la pression A B qui reste constante n’étant
plus alors contre-balancée, le vase s’éloignera du miroir comme
s’il était repoussé par lui. Au contraire, si le foyer du cône
lumineux était dirigé au point B à travers la matière du vase
et du fluide supposée transparente, le vase s'approcherait du
miroir comme s’il en était attiré. Cependant il n’y a là aucune
attraction ni répulsion véritable; ce n’est qu’un simple effet
de pression hydrostatique entièrement propre au fluide con
tenu dans le vase AB. Or, non-seulement ceci doit nous mettre
en garde contre l’idée d’une attraction ou d’une répulsion
réelle exercée entre les particules matérielles des corps électri
sés ; mais on verra plus tard que les mouvemens de ces corps
se produisent exactement par un semblable mécanisme, car
leurs particules matérielles, quoique électrisées, n’acquièrent
aucune influence réelle les unes sur les autres ; tout se passe
entre les électricités vitrées et résineuses qui les recouvrent, et
dont Faction réciproque se borne à augmenter ou à diminuer
sur certaines parties de leurs surfaces la pression que l’électri
cité y exerce contre l’air environnant qui la retient, ou en
général contre les obstacles qui s’opposent à son déplacement.
D’après ces considérations , si nous continuons d’employer les
mots d’attraction et de répulsion pour exprimer les mouve-
mens des corps électrisés, il faudra ne les entendre que comme
un moyen commode d’énoncer les circonstances de ces mouve-
rnens , et nullement comme une indication réelle de leur véri
table cause.
Ces attractions et ces répulsions ne s’exercent pas seulement
à travers l’air; elles se font sentir aussi à travers les autres
corps non conducteurs , comme le verre et la résine. Si l’on sus
pend au centre d’un matras de verre un tube de cire d’Espagne
frotté et électrisé , il attire les corps légers situés hors du ma-